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Biographie de Paul Eluard
Le poète Paul Eluard est l'une des figures majeures du surréalisme. Né Paul Eugène Grindel, il est né à Saint-Denis - dans la banlieue parisienne - en 1895. Obligé d'interrompre ses études pour rétablir une santé gravement menacée par la tuberculose (1912), il est néanmoins mobilisé en 1914, au tout début de la Première Guerre mondiale et devient alors infirmier militaire. Ses premiers poèmes révèlent surtout les sentiments d'horreur et de pitié qu'ont pu inspirer à un poète désormais en quête de pacifisme les spectacles quotidiens de la guerre. En 1919, il s'engage sans réserve dans les activités du groupe surréaliste et sur la voie de l'expérimentation littéraire. Eluard montre un intérêt très vif pour les arts plastiques, notamment la photographie et la peinture ; ses recueils sont d'ailleurs souvent illustrés par des artistes appartenant au monde surréaliste. Très vite, Eluard s'impose au sein du groupe comme le poète de l'amour et des émotions. Sa relation tourmentée avec Gala, une jeune Russe rencontrée en 1913 et qu'il épousera 3 ans plus tard, lui inspirera le recueil « Capitale de la douleur » (1926). Entré au Parti communiste en 1926, avec la plupart des surréalistes, Paul Eluard en est exclu en 1933. Il n'en continue pas moins de militer pour une poésie sociale et accessible à tous. Gala le quittera pour Salvador Dalí en 1930. C'est au cours d'un voyage autour du monde qu'il fait la rencontre de Maria Benz, dite Nusch, qui devient sa nouvelle épouse et sa muse ; elle lui inspirera certains de ses plus beaux poèmes d'amour. Poète résolument engagé, il prend ses distances avec le surréalisme, rompt avec le mouvement en 1938, pour revenir définitivement dans les rangs du Parti communiste en 1942. La mort brutale de Nusch, en 1946, le plongera de nouveau dans le désespoir. Choqué par le massacre de Guernica en 1937, il prend position en faveur de l'Espagne républicaine, puis s'engage dans la Résistance. Membre d'un réseau clandestin, animateur du « Comité national des écrivains », il fait de la poésie l'instrument d'un combat contre la barbarie en publiant plusieurs ouvrages dans la clandestinité. Tout d'abord « Poésie et Vérité » (1942), qui comprend le célèbre poème « Liberté », largué par les avions de la RAF en milliers de tracts sur la France occupée. On peut aussi citer « les Sept Poèmes d'amour en guerre » (1943) et « Au rendez-vous allemand » (1944). Après la guerre, il poursuit dans la voie de la poésie politique pro-communiste. Eluard continuera toujours à utiliser une écriture à la fois simple et empreinte d'éblouissantes métaphores et à revendiquer une philosophie où se marient humanisme et aspirations révolutionnaires. Le 18 novembre 1952, Paul Éluard succombe à une crise cardiaque à son domicile de Charenton-le-Pont.
Catalogue(s) raisonné(s)
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A lire sur ou de l'artiste :
* « Paul Éluard : biographie pour une approche », Luc Decaunes, Ed. Subervie, Rodez, 1964* « Paul Éluard, livre d'identité », Robert D. Valette, Ed. Tchou, Paris, 1967
* « Paul Éluard par lui-même », Jean Raymond, coll. Ecrivains de toujours n° 79, Ed. du Seuil, Paris, 1968
* « Paul Éluard : l'amour, la révolte, le rêve », Ed. Balland, Paris, 1982
* « Paul Éluard ou le frère voyant », Jean-Charles Gateau, Ed. Robert Laffont, Paris, 1988
Site internet :
https://eluard.org/En savoir plus :
Humeur d'artiste
En mémoire de Paul Eluard
A l’âge de 57 ans, le 18 novembre 1952 à neuf heures du matin, Paul Éluard succombe à une crise cardiaque à son domicile, 52 avenue de Gravelle à Charenton-le-Pont. Les obsèques ont lieu quatre jours plus tard (le 22) au cimetière du Père-Lachaise où il repose. Le gouvernement refuse que soit organisées des funérailles nationales. L'écrivain Robert Sabatier : « Ce jour-là, le monde entier était en deuil ». Il repose dans une partie calme et ombragée de la division 97 non loin d'autres figures de l'engagement social de l'après-guerre. « . . . Mon passé se dissout je fais place au silence. ». En son hommage, cette rose rouge.
"« Il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous. »" - Paul Eluard
"« Un rêve sans étoile est un rêve oublié. »" - Paul Eluard
"« Le mot frontière est un mot borgne L’homme a deux yeux pour voir le monde. »" - Paul Eluard
"« Paul Éluard est entré dans l’histoire littéraire lorsqu’il parle de poésie ininterrompue, ce n’est pas un vain mot. »" - Jacques Gaucheron
"« La connaissance parfaite que nous avions l'un de l'autre nous a facilité le travail. »" - André Breton (à propos de « L'Immaculée Conception », livre à deux mains)
"« Regardez travailler les bâtisseurs de ruines / Ils sont riches, patients, ordonnés , noirs et bêtes / mais ils font de leur mieux pour être seuls sur terre / ils sont au bord de l'homme et le comblent d'ordures. »" - Paul Eluard
Coup de coeur :
Coup de coeur de Paul Eluard
Avis, poème autographe - Juin 2013
« On avait peur tout le temps … ». Parler de la Résistance c’est d’abord parler de la peur : cette lutte sans merci engagée entre soi et soi pour contenir la panique aux limites de la conscience, l’empêcher d’obscurcir votre jugement ou de vous faire craquer d’un seul coup comme un pantin dont le fil, rongé par l’adrénaline, casse et vous transforme en loque. Résister était d’abord résister à la peur, non pas la peur de la mort, qui pouvait apparaître parfois comme un bienfait, mais la peur d’une épreuve bien pire, la torture, capable de vous arracher, avant la vie, ce qui faisait la force de celle-ci : sa dignité. « Entre ici, dit Malraux à Jean Moulins, avec le terrible cortège de ceux qui sont morts sans avoir parlé ou ce qui est peut-être pire, en ayant parlé ». Affronter la toute puissance d’un tortionnaire qui va vous rendre la mort atrocement désirable, en refusant de vous la donner le plus longtemps possible, est une éventualité contre laquelle personne ne peut s’armer à l’avance, et qu’il vaut donc mieux tenter d’oublier. Ce qui était possible dans le compagnonnage des camarades de combat, dans l’amour ou dans le sexe. Mais la Résistance était un jeu qui vous séparait des autres par sécurité et vous condamnait souvent à rester très seul la nuit à guetter des bruits de moteur qui, par ces temps de couvre-feu, ne pouvaient signaler que l’ennemi. Et les somnifères étaient proscrits. Certains buvaient, d’autres priaient. Mais tous devaient trouver un moyen d’exorciser les démons de la peur tapis au fond d’eux-mêmes. Un exercice auquel, parmi les artistes, les poètes semblent bien avoir été les meilleurs. René Char, Eluard, Aragon, Desnos, Seghers, Pierre Emmanuel, Claude Roy, Cassou, Cadiou, Louis Guilloux, Tavernier … Il ne semble pas que peintres, sculpteurs, compositeurs, metteurs en scène et réalisateurs soient à même de produire, s’agissant de Résistance, une si glorieuse affiche … Pourquoi ? Peut-être, parce qu’au contraire des gens de spectacle ( ce que sont aussi les plasticiens), forcément en quête du regard des autres, le poète est le plus apte à vivre seul avec sa souffrance. Parmi tous ceux pour qui existe un au-delà de l’homme, condition nécessaire à tout sacrifice, il est le mieux outillé pour résister à l’enfermement et aux sévices, car il transporte partout les moyens de son art avec lui. Jusqu’au fond de la nuit ses mots que personne ne peut lui prendre, ceux du bonheur et de la dissidence, l’éclairent. Ils sont une arme détruisant par l’espoir le poison du dégoût de soi complaisamment répandu par l’ennemi dans l’âme du vaincu. Ce qu’Eluard avait bien compris en « détournant », comme on dit aujourd’hui, un de ces sinistres « Avis » officiels en forme de faire part de deuil ( avant de devenir les fameuses « affiches rouges ») annonçant les prises d’otages et les exécutions. Sous sa plume le texte allié à la beauté sensuelle de l’écriture dément la destruction des vivants proclamée par les exécuteurs. Il lui donne un sens et, du coup, l’exorcise, faisant reculer avec sa propre peur toutes celles des autres. François Chevallier
A propos de ce poème, Eluard donna le commentaire suivant : "Anonyme, Avis me fut demandé par Paulhan pour un journal qui ne put paraître. Sur les murs de Paris, des Avis, menaces ou listes d'otages, s'étalaient, faisant peur à quelques-uns et honte à tous".
Ce poème parut dans la clandestinité en 1943 dans "Les poèmes français" et dans "Traits" sans signature, puis dans "L'Honneur des Poètes" signé Jean du Haut. Il est le premier poème du recueil "Au rendez-vous allemand" (Editions de Minuit, 15 décembre 1944).
Timbre :
Mouvements de l'art
- + SURREALISME / 1924-1969 / Marcel Duchamp, Dora Maar, Kurt Schwitters, Taro Okamoto, Antonio Berni, etc.
Voir & découvrir
Au-delà des oeuvres actuellement en stock, il m’a semblé utile de vous donner à voir ou à connaître d’autres oeuvres de l'artiste. Ces pièces, vendues ou retirées de la vente, ont été dans le stock de la galerie dans un passé récent.
Cette rubrique vous permettra de mettre une image sur un titre ou l’inverse, ou tout simplement d’en découvrir un peu plus sur l’oeuvre de l'artiste. Quelle que soit la raison, pour le plaisir des yeux ! Michelle Champetier
Les artistes s'affichent
L'art et les artistes s'affichent : manifestes, galeries, musées, expositions personnelles ou collectives. Sur les murs ou dans les vitrines, sages ou rebelles, les affiches préviennent, argumentent, montrent. Certaines ont été composées spécialement par un artiste pour tel ou tel événement, d'autres austères n'ont que la lettre.
Quelques unes ont été créées en technique lithographique, la plupart sont de simples reproductions offset. Nombreux sont ceux qui aiment à collectionner ces rectangles d'art, papier brillant ou papier mat, monochromes ou en jeux de couleurs, de beaucoup de mots ou presque muettes.
Nous sommes heureux aussi de pouvoir saluer, par le biais de cette rubrique, des galeries mythiques comme celles de Denise René, Louis Carré, Claude Bernard, Berheim Jeune, Maeght, Pierre Loeb et d'autres encore.