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Biographie de Sergio Tarquinio
Le dessinateur, illustrateur et graveur italien Sergio Tarquinio est né à Crémone en 1925.
Il est reconnu au niveau international pour son activité d'illustrateur et de dessinateur, notamment dans le domaine de la bande dessinée. Il coopèrera avec des maisons d'édition dès 1945 et poursuivra cette collaboration pendant presque un demi-siècle, jusqu'au début des années 90. De 1948 à 1952, Sergio Tarquinio exerce cette activité en Argentine, où il rejoint le groupe alors très réputé de « L'école italienne de la bande dessinée sud-américaine » (L'école de Acassuso) qui se distingue à la fois par sa qualité et par son style particulier. De retour en Italie, il collaborera avec plusieurs éditeurs et scénaristes, dessinant et illustrant de très nombreux récits.
Très jeune, en 1942, Sergio Tarquinio commence son activité artistique par la gravure ; il réalise ses premières xylographies sur des blocs de bois coupées longitudinalement à l'aide des outils qu'il a lui-même construits. Une production très importante suivra.
A seize ans, étudiant à l'Institut industriel de Crémone et déjà passionné de dessin, il s'intéresse à la gravure en fréquentant la bibliothèque du gouvernement, où il peut admirer les gravures sur bois anciennes d'Ugo da Carpi, d'Anton Maria Zanetti et de Domenico Beccafumi. Ainsi, après avoir construit ses propres outils de gravure et d’impression, il réalise sa première gravure sur bois sur des matrices en bois de fil. Déjà en 1947, et en autodidacte, il commencera à expérimenter la xylographie en couleurs, fasciné par la difficulté de réalisation, car il adopte dès le début le procédé du « bois perdu » qui requiert une capacité technique peu commune.
Peintre-graveur à part entière qui, sans adhérer formelllement aux mouvements artistiques du XXème siècle, est proche des réalistes existentiels dans son interprétation artistique, à savoir des artistes tels Guerreschi, Ferroni, Vespignani ou la graveure allemande Käthe Kollwitz.
Par son art, Sergio Tarquinio transfuse sa propre vision de la vie en participant au monde de ceux qui souffrent, des marginaux qu’il a toujours aimés, en particulier dans le monde des pêcheurs et des ouvriers du gravier au bord du Pô, qui, à l'époque dans sa région, était une réalité de vie extrêmement difficile. Outre la série des « Paysages de Padanie », il convient de mentionner la série des « Collines », celle des « Hommes du Po », celle des « Crucifixions », la série consacrée aux démolitions et aux textures urbaines, métaphores de la perte d'identité de l'individu.
Sergio Tarquinio a reçu de nombreuses reconnaissances de niveaux national et international et ses œuvres sont présentes dans différents musées, notamment au musée Ala Ponzone de Crémone, où une partie de son œuvre graphique, plus de 400 estampes, est préservée grâce à l'importante donation que l'artiste fit en 2002.
Il est certain que son talent de dessinateur de bandes dessinés a mis un peu à part le Tarquinio magnifique auteur de figurations populaires intenses, sans rhétorique ni idéologie. Sergio Tarquinio a aujourd'hui 94 ans ; ses yeux ne lui permettent plus de travailler, il vit toujours à Crémone.
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A lire sur ou de l'artiste :
* Storia del West, diffusé en France dans les années 70 sous le titre La Route de l'Ouest, réédité depuis 2012 par les Ed. Clair de Lune.* Sergio Tarquinio, in catalogue XVII congresso internazionale dell'ex libris Lugano, Ed. A cura della BNEL, Como, 1978.
* Robe de na voolta, Cinque secoli di tradizioni, usanze, proverbi cremonesi, Luciano Dacquati, Ed. De Lo sport cremonese, déc. 1980.
* Catalogue de l'exposition Xilografia au Musée Villa Croce de Génes, 1995.
* Catalogue de l'exposition Attraverso l'immagine, Pagine del '900 nelle riflessioni critiche di Elda Fezzi, au Centre culturel Santa Mara delle Pietà, Crémone, 1995.
* Catalogue de la première biennale de gravure de Crémone, 1999. L'artiste participera régulièrement aux Biennales suivantes.
* Catalogue de l'exposition collective Grafica ed Ex libris à Casale Monferrato, 1999.
* Catalogue de la IV Biennale d'art graphique de Venise, 1999.
* Catalogue de l'exposition de l'artiste, L'opera incisa, Donazione al Museo civico Ala Ponzone di Cremona, Vladimiro Elvieri, Ed. Museo civico di Cremona, 2002.
* Catalogue de l'exposition de l'artiste, Sergio Tarquinio - Un disegnatore per l'avventura, S. Costa, L. Marciano, I. Tamagnini, Ed. A.N.A.F.I., Reggio Emilia, 2005.
* Sergio Tarquinio, in Gli ex libris italiani del novecento - evoluzione e mutazione, Egisto Bragaglia, Ed. Tipoteca Italiana, 2006.
* L'incisore inciso, Sergio Tarquinio a colloquio con Vittorio Cozzoli, Persico Editore, 2008.
* Sergio Tarquinio - Non solo illustrazione, Priamo Pedrazzoli, in revue Inpressioni, an 2 n°3, printemps 2011, Grafica Insieme, 2011.
* Sergio Tarquinio in revue Grafica d'Arte, n°96 oct.-déc. 2013.
Site internet :
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Document manuscrit
Document en reproduction / Ce document n'est pas à la vente
Texte de Vladimiro Elvieri pour un livre à paraître.
26 novembre 2019
« Qui pourrait être intéressé par un livre sur mes gravures sur bois avec du bois perdu ? » Tel est, dans notre conversation récente, la réflexion amère de mon ami Sergio Tarquinio, grand designer, graveur et peintre de Cremona (né en 1925). De plus, en Italie, la gravure n'a jamais bénéficié de l'attention accordée à la peinture ou à la sculpture, en raison d'une interprétation incomprise de sa fonction de reproduction et de la diffusion d'estampes non originales sur le marché. Il faut savoir que le public n'a pas la connaissance d'un art considéré maintenant, à tort, comme obsolète, malgré tous les chefs-d'œuvre réalisés, des années 1400 à nos jours, par les plus grands maîtres de l'histoire de l'art (Picasso, Hayter, Goya, Piranesi, Canaletto, Rembrandt, Dürer, etc.), par ses techniques infinies, allant de la chalcographie au relief, en passant par bien d’autres techniques, inventés par les artistes pour les rendre plus conviviaux à des fins expressives ; des artistes dont la gravure peut être considérée à tous égards comme égale, sinon supérieure dans certains cas, à l’importance picturale, sans tenir compte de la grande diffusion des images imprimées et de l’influence réciproque qui en résulte entre les artistes.
Dans une atmosphère de désintérêt quasi général pour l’art imprimé, réduit au rôle marginal d'« art mineur », Sergio Tarquinio commença sa carrière artistique en autodidacte, avec une passion immense alliée à une intelligence réfléchie et son étude approfondie de l’art, de la littérature et de la philosophie ; il lui suffisait de surmonter toutes les difficultés techniques pour combler son esprit avide de beauté et de mystère à la vue des premiers résultats obtenus. Dès le début, la « technique » est un élément fondamental pour Tarquinio, qui révèle ses possibilités grâce à une étude constante des matériaux, des différents types de bois pour les gravures sur bois, des métaux pour la calcographie, des pierres pour les lithographies. L'acquisition de la technique implique non seulement la capacité de manipuler des outils et des matériaux, mais également l'accumulation d'une richesse de connaissances liée à la vie quotidienne, qui se fondent dans l'expérience artistique. Nous savons combien de temps il a fallu (jusqu'au début de l'ère moderne) pour que la technique et la matière se dégagent des préjugés de l'idéalisme.
Concernant la xylographie traditionnelle en couleur, il y a généralement autant de plaques gravées qu'il y a de couleurs à imprimer sur la feuille. Les parties gravées restent imprimées en blanc, tandis que les reliefs sont encrés au moyen de rouleaux. Dans la gravure sur bois à bois perdu, le processus implique la gravure progressive d’une matrice unique, alternativement à l’impression de chaque couleur. Sergio Tarquinio, en pleine autonomie, découvre cette technique qui révèle des univers inconnus fascinants, de nouvelles images, inhérentes à son propre caractère et à une habileté innée et raffinée au fil du temps. Une sorte de « main pensante » qui naîtra par la pratique et qui s'affirmera de plus en plus. Ses compétences en dessin, comme en gravure, lui ont permis de faire face à tous les défis linguistiques, de proposer une vision de plus en plus intérieure, de s'affranchir du travail d'illustrateur, une image qui identifie profondément sa personnalité complexe. Ici, la couleur n'est pas un accessoire de décoration trivial, mais une partie essentielle et expressive du travail. La difficulté d'élaboration de cette technique, dans laquelle il est interdit de repenser tout travail sur la matrice pour la couleur suivante, en dit long sur le nombre très limité de graveurs qui l'ont adoptée pour un nombre d'essais non négligeable ; en Italie, au XXème siècle, outre Tarquinio, nous nous souvenons du plus grand des plus grands, le Trentino Remo Wolf. Après la Seconde Guerre mondiale, quelques années après les premières expériences de gravure sur bois à bois perdu de Sergio Tarquinio, Picasso (en 1959), ayant perçu les grandes possibilités qu’il pouvait offrir à cette méthode, avait inventé la technique de la linoléographie en couleurs avec une seule matrice. Picasso magnifiera cette technique, et cette invention dissemblable uniquement par l'utilisation de linoléum plus doux en lieu et place du bois, pour la création d'une série d'œuvres imprimées par son imprimeur Hidalgo Arnera, au moyen d'une machine à imprimer les cylindres mécaniques de 1912. Cette technique sera adoptée par l'artiste catalan, surtout en 1959 et 1962.
Depuis ses débuts jusqu'en 1954, les thèmes des œuvres de l'artiste de Crémone concernent avant tout les pêcheurs et les vicissitudes humaines liées à « son fleuve » (le Pô), les déshérités et leur réalité quotidienne faite de fatigue et de pauvreté, tous vivant avec avec dignité. Entre 1954 et 1955, les « démolitions », les « cathédrales abandonnées », les « glissements de terrain » et les « vestiges » d'un monde qui change rapidement sous ses yeux et qui commencent à faire disparaître, au nom du soi-disant « progrès », des quartiers entiers, riche d’un passé en lieux et histoires de sa jeunesse. L'année 1964 est une année fondamentale pour Tarquinio : sa visite de la Biennale de l'Art de Venise lui permet de découvrir le Pop Art américain et va révolutionner sa vision du monde et influencer ses œuvres à venir. Sa réinterprétation du monde classique dans une tonalité satirique-onirique se poursuit. Vers la fin des années 1980, commence la série des « cages à mémoire » dans lesquelles, en plus de dénoncer la perte d'identité de l'homme, l'esclavage des mémoires obsessionnelles, même douloureuses, se traduit par des images. La période la plus récente le voit engagé dans la tentative de s’émanciper de « l’ombre », brisant enfin les chaînes pour rétablir un nouvel ordre dans le chaos du monde et dégager les raisons d’existence les plus intimes.
Timbre :
Mouvements de l'art
- + ARTISTES D'AUJOURD'HUI / XXème siècle /
- + REALISME SOCIAL / 1920-1950 / André Fougeron, Otto Griebel, Amédée de la Patellière, etc.
Voir & découvrir
Au-delà des oeuvres actuellement en stock, il m’a semblé utile de vous donner à voir ou à connaître d’autres oeuvres de l'artiste. Ces pièces, vendues ou retirées de la vente, ont été dans le stock de la galerie dans un passé récent.
Cette rubrique vous permettra de mettre une image sur un titre ou l’inverse, ou tout simplement d’en découvrir un peu plus sur l’oeuvre de l'artiste. Quelle que soit la raison, pour le plaisir des yeux ! Michelle Champetier
Les artistes s'affichent
L'art et les artistes s'affichent : manifestes, galeries, musées, expositions personnelles ou collectives. Sur les murs ou dans les vitrines, sages ou rebelles, les affiches préviennent, argumentent, montrent. Certaines ont été composées spécialement par un artiste pour tel ou tel événement, d'autres austères n'ont que la lettre.
Quelques unes ont été créées en technique lithographique, la plupart sont de simples reproductions offset. Nombreux sont ceux qui aiment à collectionner ces rectangles d'art, papier brillant ou papier mat, monochromes ou en jeux de couleurs, de beaucoup de mots ou presque muettes.
Nous sommes heureux aussi de pouvoir saluer, par le biais de cette rubrique, des galeries mythiques comme celles de Denise René, Louis Carré, Claude Bernard, Berheim Jeune, Maeght, Pierre Loeb et d'autres encore.