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Coup de coeur de François Fiedler
La Vie 1993 - Mai 2016
Pour notre chronique « Petit(s) conte(s) de la folie secrète », voici le magnifique texte sur François Fiedler qu'écrivait pour nous notre ami François Chevalier (en septembre 2014) :
Il a suffi que Miro aperçoive une de ses toiles dans la vitrine d’une petite galerie pour que François Fiedler devienne, à 25 ans, l’un des poulains de la prestigieuse Galerie Maeght en compagnie de Braque, Calder, Giacometti, Chagall, Tapies, Ubac, Tal Coat …. Un vrai coup de chance pour le jeune peintre hongrois : dans ces années -là les vrais amateurs d’art abstrait étaient peu nombreux et l’œil infaillible d’un Miro aussi rare que maintenant. D’autant plus que Fiedler, qui parlait à peine français, n’était pas un Rastignac et se souciait fort peu de plaire : si ses amis ne l’en avaient empêché il se serait installé en province, au diable, là où aucun critique d’art n’a jamais mis les pieds. Rien de mieux pour le décrire, d’ailleurs, que de faire la liste des auteurs qu’il a illustrés : des poèmes de St Jean de la Croix, des pensées d’Héraclite et l’Evangile selon St Mathieu … Du poétique, du philosophique et du religieux. Une nourriture d’anachorète qui se souciait peu de vivre dans un décor ingrat de grande banlieue tant qu’il avait pour survivre un atelier, un jardin avec des arbres et des fleurs, et de la musique : du Mozart et du Monteverdi principalement. Et un chat aussi peut-être. L’essentiel de la vie pour lui était définitivement « intérieur ». Il était lancé dans une quête sans fin, à la poursuite d’un but qui était bien autre chose que la gloire. Depuis que Pollock lui avait donné, avec l’Action Painting, ce qu’il pensait être l’outil pour le faire, il s’acharnait à résoudre une contradiction insoluble sans voir que c’est sa propre lutte qu’il décrivait. Celle de fixer un monde qui ne tient pas ensemble, où les cercles ne sont jamais vraiment fermés, où les traits venus on ne sait d’où glissent au hasard des surfaces et se démultiplient sans raison, où des explosions de couleurs restent suspendues dans l’espace et où les vides sont remplis de présences insaisissables. Un monde à la stabilité constamment évasive, faite de déséquilibres superposés, toujours prêts à se défaire et pourtant arrêtés. Un monde inquiet, sans repos, fait de formes en cours de changement même quand elles ont l’air achevées et dont le titre d’une des œuvres résume génialement l’intention générale : « Tourbillon fixe ». Un monde inachevé en perpétuel recommencement, qui vous échappe quand on veut le saisir et crée autre chose que ce que l’on attend. Le monde d’Héraclite, en fait, qu’il avait illustré depuis toujours sans le savoir (ou le savait-il?), bien avant d’en avoir la commande. Parce qu’il le sentait comme ça. Parce qu’il était un artiste et qu’il pressentait le monde avec une acuité sans pareille mais ne pouvait l’expliquer par des mots. Car c’était son corps tout entier, nourricier de son imaginaire, qui avait perçu cette vérité et ne pouvait la transcrire que par ce qui était son langage à lui : une forme. Contredisant ainsi le discours simpliste de Duchamp exaltant la supériorité du discours intellectuel sur « l’animalité » du discours artistique. Comme si l’être humain n’avait pas d’autre moyen d’appréhender le monde que la logique et la raison! Alors qu’il est capable de capter par les sens, comme l’a fait cet écorché vif de Fiedler, tout changement majeur en train de se développer dans la perception de la réalité. Comme celui qui lui faisait mettre au cœur de son art une harmonie d’une extrême audace car toujours précaire, une organisation non rassurante de l’espace contraire à celles des classiques, en empoisonnant la beauté de ses formes par la suggestion constante de leur fugacité …
Timbre de François Fiedler
timbre fictif
L’émission d’un timbre poste est souvent un hommage rendu par une nation à un lieu, à un événement, à une cause remarquable ou à un personnage qui compte. Les peintres et autres artistes n’échappent pas à cette règle. Certains sont pourtant des « oubliés » de l’art postal. Voici, rassemblés ci-dessous (français ou étranger), les timbres émis (171) ou les simples études de timbre (209) en hommage aux artistes représentés sur notre site. Le premier timbre français fut émis en 1849, l’Angleterre nous précéda d’une dizaine d’années. Il y a souvent une part de voyage dans cette petite forme de papier dentelée. Le timbre circule, vogue, s’envole, il fait rêver, alors rêvons un peu. M.C.
Lorsque le timbre est réellement émis, le nom de l'artiste est précédé d'une étoile (*). 
Il est certain que nous ne connaissons pas certains timbres parus pour tel ou tel artiste ; n’hésitez pas à nous les faire connaître !
Découvrir tous les timbresQuelques notes de biographie
François Fiedler est né à Kassa (Hongrie) en 1921. Il s’initie très jeune au portrait académique et copie les maîtres du passé. Après des études universitaires, il entre à l’Académie des Beaux-Arts de Budapest. François Fiedler a 25 ans lorqu’il s'établit à Paris (1946). C’est dans cette période d’immédiat après-guerre que son art évolue vers l’abstraction ; il pratique alors une peinture gestuelle et en “coulages”. Presque aussitôt des expositions personnelles sont organisées. Il participe également à des expositions collectives comme le Salon des Réalités Nouvelles ou encore le Salon de Mai.
Joan Miro avec lequel il est ami lui présente Aimé Maeght ; proche de Braque et de Calder, il devient, à l'instar de Tàpies, Ubac ou Tal-Coat, l'un des artistes du cercle gravitant autour du célèbre galeriste. Celui-ci lui assurera désormais un grand nombre d’expostions. De 1959 à 1974, pas moins de quatre numéros de la revue “Derrière le Miroir” lui sont entièrement consacrés.
Outre la peinture, qui reste son principal moyen d'expression, Fiedler va expérimenter durant de nombreuses années les ressources de la gravure à l'eau-forte, mettant en oeuvre des techniques inédites permettant de donner à l'estampe une densité, un relief qui lui confèrent une intensité « dramatique » particulière. La magie issue de l'alchimie propre à la gravure alliée à une démarche esthétique extrêmement rigoureuse se nourrit chez Fiedler d'une interrogation sur l'épreuve, point de départ d'une réflexion sur l'unique et le multiple, sur la notion d'identité, fondamentale dans son oeuvre.
Dans ses diverses périodes, Fiedler a toujours joué la raréfaction du signe. L’artiste a illustré divers ouvrages (Saint Jean de la Croix, Héraclite, Claude Ollier). Fiedler travaillera plus de deux ans a la réalisation de 35 eaux-fortes pour l’illustration de l'Evangile selon Saint Matthieu, mais la publication de cet ouvrage fut compromis par le décès d'Aimé Maeght (1981). François Fiedler reste un artiste méconnu du grand public en dépit de l'importance de son oeuvre.
François Fiedler est mort à Montereau-Fault-Yonne (Seine-et-Marne) en 2001.
"La magie issue de l'alchimie propre à la gravure alliée à une démarche esthétique extrêmement rigoureuse se nourrit chez Fiedler d'une interrogation sur l'épreuve." - B.C.U. Lausanne
Les artistes s'affichent
L'art et les artistes s'affichent : manifestes, galeries, musées, expositions personnelles ou collectives. Sur les murs ou dans les vitrines, sages ou rebelles, les affiches préviennent, argumentent, montrent. Certaines ont été composées spécialement par un artiste pour tel ou tel événement, d'autres austères n'ont que la lettre.
Quelques unes ont été créées en technique lithographique, la plupart sont de simples reproductions offset. Nombreux sont ceux qui aiment à collectionner ces rectangles d'art, papier brillant ou papier mat, monochromes ou en jeux de couleurs, de beaucoup de mots ou presque muettes.
Nous sommes heureux aussi de pouvoir saluer, par le biais de cette rubrique, des galeries mythiques comme celles de Denise René, Louis Carré, Claude Bernard, Berheim Jeune, Maeght, Pierre Loeb et d'autres encore.
Catalogue(s) raisonné(s)
Catalogue(s) raisonné(s)
Non réalisé à ce jour. Tous les catalogues raisonnésPiste bibliographique & autres
A lire sur l'artiste :
- « Derrière le Miroir - n° 116 », Octav Nadal, Galerie Maeght, Paris, 1959
- « Derrière le Miroir - n° 129 », Jean Grenier, Galerie Maeght, Paris, 1961
- « Derrière le Miroir - n° 167 », Jpierre Descargues, Galerie Maeght, Paris, 1967
- « Fiedler - Peintures », cat. d'exposition, Galerie Maeght, Zürich, 1973
- « François Fiedler », in revue Chroniques de l'Art Vivant n° 52, 1974
- « Derrière le Miroir - n° 221 », Claude Esteban, Galerie Maeght, Paris, 1974
- « Fiedler », Octav Nadal , in catalogue n° 14 de la Fondation Maeght, 1983
- « Fiedler », Octav Nadal et autres, Centro Cult. contemporani Pelaires, Palma, 1990
- « F. Fiedler - Au delà de toute attente », Daniel Dobbels, G. Adrien Maeght, Paris, 1990
- « François Fiedler », Laurence Pythoud, in L’Oeil, mai 1990.
A lire de l'artiste :
- « Les cantiques spirituels de Saint Jean de la Croix », ill. F. Fiedler, Ed. Mae
- « François Fiedler - Peintures », O. Kaeppelin, Ed. Maeght, 1997
Site internet :
Aucun site internet dédié à cet artiste.En savoir plus :
Timbre de François Fiedler
L’émission d’un timbre poste est souvent un hommage rendu par une nation à un lieu, à un événement, à une cause remarquable ou à un personnage qui compte. Les peintres et autres artistes n’échappent pas à cette règle. Certains sont pourtant des « oubliés » de l’art postal. Voici, rassemblés ci-dessous (français ou étranger), les timbres émis (171) ou les simples études de timbre (209) en hommage aux artistes représentés sur notre site. Le premier timbre français fut émis en 1849, l’Angleterre nous précéda d’une dizaine d’années. Il y a souvent une part de voyage dans cette petite forme de papier dentelée. Le timbre circule, vogue, s’envole, il fait rêver, alors rêvons un peu. M.C.
Lorsque le timbre est réellement émis, le nom de l'artiste est précédé d'une étoile (*). 
Il est certain que nous ne connaissons pas certains timbres parus pour tel ou tel artiste ; n’hésitez pas à nous les faire connaître !
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+ REALITES NOUVELLES / 1946-1956 / Etienne Béothy, Marcelle Cahn, etc.
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Voir & découvrir
Au-delà des oeuvres actuellement en stock, il m’a semblé utile de vous donner à voir ou à connaître d’autres oeuvres de l'artiste. Ces pièces, vendues ou retirées de la vente, ont été dans le stock de la galerie dans un passé récent.
Cette rubrique vous permettra de mettre une image sur un titre ou l’inverse, ou tout simplement d’en découvrir un peu plus sur l’oeuvre de l'artiste. Quelle que soit la raison, pour le plaisir des yeux ! Michelle Champetier