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Coup de coeur de Georges Rouault
Christ en croix - 1936 - Octobre 2004
En 1934, Georges Rouault ébauche le projet fou de refonte du Miserere en couleurs, un rêve très vite "fauché" par la mort accidentelle de son éditeur Ambroise Vollard. De ce souhait naîtront seulement trois grandes aquatintes en couleurs : "Le Christ en Croix" (1936), "La baie des Trépassés" (1939) et "l'Automne" (1938). Pour aborder les souffrances et la mort du Christ, thème cher à l'artiste, il réalise sur son grand cuivre une première composition en noir à l'aquatinte au sucre. Puis il en adoucit l'austérité dramatique par une splendide vibration colorée, qui à la manière d'un vitrail gothique traversé de lumière, incendie l'oeuvre dans un profond sentiment d'harmonie et d'exaltation de la vie. Un ciel flamboyant, les vert, bleu et rouge de Madeleine, la Vierge et Saint Jean répondent à l'exquise délicatesse des tons nuancés de la chair du Christ. Cette gravure éclatante est le fruit d'un long et douloureux cheminement vers la sérénité. Rouault, travailleur fervent et acharné, ennemi du plus infime compromis, ne disait-il pas : "L'artiste digne de ce nom a l'amour du moindre atome de vie."
Découvrir nos coups de coeurTimbre de Georges Rouault
L’émission d’un timbre poste est souvent un hommage rendu par une nation à un lieu, à un événement, à une cause remarquable ou à un personnage qui compte. Les peintres et autres artistes n’échappent pas à cette règle. Certains sont pourtant des « oubliés » de l’art postal. Voici, rassemblés ci-dessous (français ou étranger), les timbres émis (171) ou les simples études de timbre (209) en hommage aux artistes représentés sur notre site. Le premier timbre français fut émis en 1849, l’Angleterre nous précéda d’une dizaine d’années. Il y a souvent une part de voyage dans cette petite forme de papier dentelée. Le timbre circule, vogue, s’envole, il fait rêver, alors rêvons un peu. M.C.
Lorsque le timbre est réellement émis, le nom de l'artiste est précédé d'une étoile (*). 
Il est certain que nous ne connaissons pas certains timbres parus pour tel ou tel artiste ; n’hésitez pas à nous les faire connaître !
Découvrir tous les timbresExtrait d'un document manuscrit de l'artiste
Document en reproduction / Ce document n'est pas à la vente
Un texte de Mr Antoine Pacchioni***
Nice, le14 Novembre 2005
Je m’appelle Jean des Eissentes. Monsieur Huysmans vous a conté mon histoire dans « A rebours », son chef d’oeuvre. Mon retour à Paris fut une épreuve. Le lent épuisement de mes forces et de ma fortune m’a interdit les secours passés. Ma chance fut de croiser Georges Rouault dans l’atelier d’un ami. Je rencontrais ce jour là un artiste et un homme exceptionnel, d’un talent et d’une intégrité absolus. Ces premiers mots furent alors que je lui parlais de la difficulté de peindre « la vie est un combat jusqu’à trépasser, l’art est délivrance, joie intime, même dans la souffrance ». Plus tard, il m’offrit deux toiles, une crucifixion et un visage de femme, choisies parmi tant d’autres merveilles. Peu de temps après, je me suis retiré une fois encore, loin de l’agitation du monde, dans une très modeste thébaïde en emportant uniquement les deux oeuvres de mon ami, et les « Pensées » de Pascal. Je trouve une grande proximité entre eux. La compréhension jusqu’à l’infime de la matière humaine. Son épuisante et naturelle mélancolie, ouvrant pourtant aux plus hautes aspirations spirituelles. La fange et le Ciel. Accroché sur les murs blancs de mon refuge, les toiles de Rouault y font entrer un peu de la lumière blanche et de l’espérance des cathédrales médiévales. Sa formation de maître verrier fait de lui un pèlerin moderne de cet art ancien. Ses couleurs, son trait donnent un accomplissement particulier à ses oeuvres. J’y sens un feu interne qui me touche au cœur et à l’âme, qui ravive ensemble ma Foi et mon désespoir, immenses. La trame est si forte qu’elle fixe ma tristesse d’homme, mais laisse mon regard monter au Ciel. Combien d’artistes devant les oeuvres desquels on peut prier ? Et, assis seul, éclairé par ces oeuvres je comprends et médite le sens profond de la phrase de Pascal qui me servira d’épitaphe : « Si l’homme est fait pour Dieu, pourquoi est-il si loin de Dieu ? Si l’homme n’est fait pour Dieu, pourquoi n’est-il heureux qu’en Dieu ? »*** Antoine Pacchioni, collectionneur, grand lecteur et ami.
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En mémoire de Georges Rouault
Georges Rouault, qui a si magnifiquement exprimé et avec une force dramatique inégalée la souffrance du monde et la pitié qu’il en éprouvait, est mort à Paris le 13 février 1958. Le gouvernement décide de lui faire des obsèques officielles. Dans sa foi catholique inaltérable, il repose au cimetière St Louis de Versailles. Nous déposons sur sa tombe, un volubilis, que l’on appelle aussi la fleur de Dieu.
"Je crois, au milieu des massacres, des incendies et des épouvantements, avoir, de la cave où je suis né, gardé dans les yeux et dans l'esprit la matière fugitive que le bon feu fixe et incruste." - Georges Rouault
"Sous l'épileptique, on sent le chiqué." - Camille Mauclair, critique (1930)
"J'ai vu clairement que le "pitre" c'était moi, c'était nous... Cet habit riche et pailleté, c'est la vie qui nous le donne... Mais si on nous surprend comme j'ai surpris le vieux pitre, oh alors, qui osera dire qu'il n'est pas pris jusqu'au fond des entrailles par une incommensurable pitié. J'ai le défaut de ne jamais laisser à personne son habit pailleté. Fût-il Roi ou Empereur, l'homme que j'ai devant moi; c'est son âme que je veux voir." - Georges Rouault
"Il apporta aux vitraux cette apothéose pour un artiste chrétien, toute l'attention qu'il donnait dans le secret de son atelier à ses tableaux : le vitrail, dont il disait que, s'il était resté beau comme au Moyen Age, lui, Rouault, ne serait peut-être pas devenu peintre." - Le Père Couturier (Eglise d’Assy, Haute-Savoie)
"- Le terrible en art c’est de savoir s’arrêter -, c’est Bonnard qui a dit cela. Il a bien raison." - Georges Rouault
"Malheur de l’homme sans Dieu." - Pascal
Quelques notes de biographie
Georges Rouault est né à Paris en 1871. Fils d’ouvrier, il passe son enfance dans les vieux quartiers populaires de Belleville. Très jeune, il travaillera comme apprenti chez un maître verrier. Son grand-père maternel l’aide à développer peu à peu sa passion pour la peinture. Il suit dès 1885 des cours du soir à l’Ecole des Arts Décoratifs, puis fait ses études, entre 1890 et 1895, à l’Ecole des Beaux-Arts ; là, Rouault fait partie de l’atelier de Gustave Moreau, pédagogue exceptionnel qui pousse ses élèves à se révéler à eux-mêmes.
Il deviendra, en 1903, conservateur de l’atelier-musée que Moreau a légué à l’Etat. La même année il est cofondateur du Salon d’Automne (avec Franz Jourdain, Valloton, Vuillard, etc.), où il exposera désormais régulièrement. C’est dans ce Salon, sous la verrière du Grand Palais en 1905, que Rouault fait partie de la célèbre « cage aux fauves », comme Matisse, Derain, Vlaminck, Marquet, Van Dongen, Camoin, Manguin, etc..
La première exposition personnelle de Georges Rouault est organisée en 1910. L’artiste s’attache à trouver « une écriture en peinture ». Il aime à montrer le peuple des quartiers populaires de Paris et des banlieues. Gouaches, aquarelles, ses couleurs sont intenses, à dominante bleue. Ses travaux révèlent une vision tragique de la réalité. En 1912, Rouault entame un carnet de dessins à l'encre de Chine d'où seront issues les gravures du Miserere ; pendant plus de dix ans, il en corrigera les cuivres.
Rouault pratique la peinture à l’huile au sortir de la première guerre mondiale, se tenant à ses thèmes de prédilections, sujets qu’il peint de couleurs sombres entourés de cernes noirs et épais. Sa foi chrétienne transparaît dans nombre de ses toiles, ne cessant plus désormais de reprendre l’iconographie catholique. Il réalisera des vitraux pour l’église Notre-Dame du Plateau d’Assy en 1945 (Haute-Savoie), des émaux pour l’abbaye de Ligugé en 1949 (Vienne).
Rouault sera l’ami de Matisse, d’écrivains comme Léon Bloy dont il fera la connaissance en 1904, Huysmans ou André Suarès.
Georges Rouault, en 1948, brûlera trois cent quinze de ses oeuvres suite au procès qui l’opposa aux héritiers d’Ambroise Vollard, son marchand ; procès qui lui voit reconnaître un droit moral sur ses oeuvres inachevées.
Georges Rouault a conçu des décors pour les ballets russes de Diaghilev (1929), a pratiqué l’art de la céramique, de la gravure et du livre. La gravure occupera une place déterminante dans l'oeuvre de Rouault mais aussi dans son développement pictural. Toute sa vie, Rouault suivra le conseil de Gustave Moreau, son maître : écouter sa voix intérieure.
Georges Rouault, homme engagé, homme aux confessions ardentes, est mort en 1958 à Paris.
"- Le terrible en art c’est de savoir s’arrêter -, c’est Bonnard qui a dit cela. Il a bien raison." - Georges Rouault
Les artistes s'affichent
L'art et les artistes s'affichent : manifestes, galeries, musées, expositions personnelles ou collectives. Sur les murs ou dans les vitrines, sages ou rebelles, les affiches préviennent, argumentent, montrent. Certaines ont été composées spécialement par un artiste pour tel ou tel événement, d'autres austères n'ont que la lettre.
Quelques unes ont été créées en technique lithographique, la plupart sont de simples reproductions offset. Nombreux sont ceux qui aiment à collectionner ces rectangles d'art, papier brillant ou papier mat, monochromes ou en jeux de couleurs, de beaucoup de mots ou presque muettes.
Nous sommes heureux aussi de pouvoir saluer, par le biais de cette rubrique, des galeries mythiques comme celles de Denise René, Louis Carré, Claude Bernard, Berheim Jeune, Maeght, Pierre Loeb et d'autres encore.

Catalogue(s) raisonné(s)
Catalogue(s) raisonné(s)
*« Leben und Werk », Pierre Courthion, Verlag Du Mont Schauberg, Cologne - Paris, 1962Piste bibliographique & autres
A lire sur l'artiste :
- « G. R.: Leben und Werk », P. Courthion, Du Mont Schaubert, Cologne, 1962
- « Hommage à Georges Rouault », XXème siècle, Paris, 1971
- « Rouault », cat. exposition, MAM Ville de Paris, 1983
- « Rouault », Fabrice Hergott, Ed. Albin Michel, 1991
- « Rouault », cat. exposition, Centre Georges Pompidou, Paris, 1992
- « Rouault », François Chapon, Ed. Trinckvel, 1992
- « Georges Rouault, mon père », G. Nouaille-Rouault, Ed. Le Léopard d'or, 1998
- « Passion », G. Rouault, André Suarès, Ed. Cerf, coll. Images, 2005
- « Georges Rouault », M. Restellini, D. Molinari, Ed. Pinacotèque de Paris, 2008
- « 100 crimes contre l'art », Karin Müller, Ed. de L'Écailler, 2012
A lire de l'artiste :
- « Souvenirs intimes », Frappier, Paris, 1926
- « Lettre de G. Rouault à G. Moreau », Musée Gustave Moreau, Paris,1896
Site internet :
www.rouault.orgEn savoir plus :
Timbre de Georges Rouault
L’émission d’un timbre poste est souvent un hommage rendu par une nation à un lieu, à un événement, à une cause remarquable ou à un personnage qui compte. Les peintres et autres artistes n’échappent pas à cette règle. Certains sont pourtant des « oubliés » de l’art postal. Voici, rassemblés ci-dessous (français ou étranger), les timbres émis (171) ou les simples études de timbre (209) en hommage aux artistes représentés sur notre site. Le premier timbre français fut émis en 1849, l’Angleterre nous précéda d’une dizaine d’années. Il y a souvent une part de voyage dans cette petite forme de papier dentelée. Le timbre circule, vogue, s’envole, il fait rêver, alors rêvons un peu. M.C.
Lorsque le timbre est réellement émis, le nom de l'artiste est précédé d'une étoile (*). 
Il est certain que nous ne connaissons pas certains timbres parus pour tel ou tel artiste ; n’hésitez pas à nous les faire connaître !
Découvrir tous les timbresExtrait d'un document manuscrit de l'artiste
Document en reproduction / Ce document n'est pas à la vente
Un texte de Mr Antoine Pacchioni***
Nice, le14 Novembre 2005
Je m’appelle Jean des Eissentes. Monsieur Huysmans vous a conté mon histoire dans « A rebours », son chef d’oeuvre. Mon retour à Paris fut une épreuve. Le lent épuisement de mes forces et de ma fortune m’a interdit les secours passés. Ma chance fut de croiser Georges Rouault dans l’atelier d’un ami. Je rencontrais ce jour là un artiste et un homme exceptionnel, d’un talent et d’une intégrité absolus. Ces premiers mots furent alors que je lui parlais de la difficulté de peindre « la vie est un combat jusqu’à trépasser, l’art est délivrance, joie intime, même dans la souffrance ». Plus tard, il m’offrit deux toiles, une crucifixion et un visage de femme, choisies parmi tant d’autres merveilles. Peu de temps après, je me suis retiré une fois encore, loin de l’agitation du monde, dans une très modeste thébaïde en emportant uniquement les deux oeuvres de mon ami, et les « Pensées » de Pascal. Je trouve une grande proximité entre eux. La compréhension jusqu’à l’infime de la matière humaine. Son épuisante et naturelle mélancolie, ouvrant pourtant aux plus hautes aspirations spirituelles. La fange et le Ciel. Accroché sur les murs blancs de mon refuge, les toiles de Rouault y font entrer un peu de la lumière blanche et de l’espérance des cathédrales médiévales. Sa formation de maître verrier fait de lui un pèlerin moderne de cet art ancien. Ses couleurs, son trait donnent un accomplissement particulier à ses oeuvres. J’y sens un feu interne qui me touche au cœur et à l’âme, qui ravive ensemble ma Foi et mon désespoir, immenses. La trame est si forte qu’elle fixe ma tristesse d’homme, mais laisse mon regard monter au Ciel. Combien d’artistes devant les oeuvres desquels on peut prier ? Et, assis seul, éclairé par ces oeuvres je comprends et médite le sens profond de la phrase de Pascal qui me servira d’épitaphe : « Si l’homme est fait pour Dieu, pourquoi est-il si loin de Dieu ? Si l’homme n’est fait pour Dieu, pourquoi n’est-il heureux qu’en Dieu ? »*** Antoine Pacchioni, collectionneur, grand lecteur et ami.
Regarder
En mémoire de Georges Rouault
Georges Rouault, qui a si magnifiquement exprimé et avec une force dramatique inégalée la souffrance du monde et la pitié qu’il en éprouvait, est mort à Paris le 13 février 1958. Le gouvernement décide de lui faire des obsèques officielles. Dans sa foi catholique inaltérable, il repose au cimetière St Louis de Versailles. Nous déposons sur sa tombe, un volubilis, que l’on appelle aussi la fleur de Dieu.
"Je crois, au milieu des massacres, des incendies et des épouvantements, avoir, de la cave où je suis né, gardé dans les yeux et dans l'esprit la matière fugitive que le bon feu fixe et incruste." - Georges Rouault
"Sous l'épileptique, on sent le chiqué." - Camille Mauclair, critique (1930)
"J'ai vu clairement que le "pitre" c'était moi, c'était nous... Cet habit riche et pailleté, c'est la vie qui nous le donne... Mais si on nous surprend comme j'ai surpris le vieux pitre, oh alors, qui osera dire qu'il n'est pas pris jusqu'au fond des entrailles par une incommensurable pitié. J'ai le défaut de ne jamais laisser à personne son habit pailleté. Fût-il Roi ou Empereur, l'homme que j'ai devant moi; c'est son âme que je veux voir." - Georges Rouault
"Il apporta aux vitraux cette apothéose pour un artiste chrétien, toute l'attention qu'il donnait dans le secret de son atelier à ses tableaux : le vitrail, dont il disait que, s'il était resté beau comme au Moyen Age, lui, Rouault, ne serait peut-être pas devenu peintre." - Le Père Couturier (Eglise d’Assy, Haute-Savoie)
"- Le terrible en art c’est de savoir s’arrêter -, c’est Bonnard qui a dit cela. Il a bien raison." - Georges Rouault
"Malheur de l’homme sans Dieu." - Pascal
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+ FAUVISME / 1902-1907 / Charles Camoin, Auguste Chabaud, etc.
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Au-delà des oeuvres actuellement en stock, il m’a semblé utile de vous donner à voir ou à connaître d’autres oeuvres de l'artiste. Ces pièces, vendues ou retirées de la vente, ont été dans le stock de la galerie dans un passé récent.
Cette rubrique vous permettra de mettre une image sur un titre ou l’inverse, ou tout simplement d’en découvrir un peu plus sur l’oeuvre de l'artiste. Quelle que soit la raison, pour le plaisir des yeux ! Michelle Champetier
