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Quelques notes de biographie

Matthieu Astoux est né à Antibes en 1965. Après des études secondaires à Cannes, il poursuit une formation de décorateur en céramique, puis passe deux années à l'Ecole des Arts décoratifs de Limoges. Il y expérimente l'émaillage et les glaçures, et, fasciné par la variété des combinaisons possibles, il s'adonne à la couleur sur cette matière. C'est à cette même époque qu'il apprend les techniques de gravure à l'Atelier du Safranier d'Antibes : eaux fortes, pointes sèches, linogravures et aquatintes. Matthieu Astoux complètera sa formation en effectuant plusieurs stages à la Villa Thiole de Nice.
Le jeune artiste se spécialise dans la gravure et installe son atelier au Cap d'Antibes. Travaillant au départ le métal : cuivre, zinc . . . à la pointe sèche, il réalise des eaux fortes, puis s'ouvre rapidement à la gravure avec tous types d'outils et sur tous types de matériaux : cutter, tournevis, poinçon, burin . . . sur carton, bois, isorel, linoleum, en utilisant le carborandum, technique qui permet de construire sur les plaques à graver des zones abrasives qui retiendront l'encre plus particulièrement et dont le papier, lors du passage sous presse, s'imprimera fortement. Tout peut se graver et l'expérimentation le passionne, l'encrage faisant le reste. Le choix du papier d’impression et les diverses encres sont également l’objet de ses investigations multiples et diverses. Encrées souvent en juxtaposition de plusieurs plaques et différentes couleurs, les épreuves sont tirées en petites séries limitées et numérotées.
Matthieu Astoux recherche, teste, emprunte de nombreux chemins et nous donne à découvrir des oeuvres très picturales, mêlant la nature parfois, à des figures humaines, parfois à des édifices issus de la main de l'homme, mais aussi à de l'abstraction pure. Peintures, car il est également peintre, et gravures figuratives se succèderont dès les années 90 : nus, couples, et plus de cinquante autoportraits, comme autant d'interrogations.
Son travail évoluera vers une abstraction, vive, animée, libérée des sentiments expressionnistes. Ses oeuvres sont le fruit d'un savant mélange de différentes méthodes. Il aime retravailler indéfiniment tout ou partie de ses oeuvres anciennes, associant telle scène figurative monochrome à un bandeau richement coloré issu d'une vision abstraite plus récente.
La densité de ses oeuvres emporte le regard vers des univers foisonnants où se mêlent graphisme, couleur et sentiment. De l'ensemble émanent une grande force, beaucoup de poésie et une grande délicatesse.
Peintures et gravures, Matthieu Astoux expose essentiellement dans la région PACA (sud-est de la France) et tout particulièrement dans sa ville natale d'Antibes. Appréciant les expositions de groupe, il partage souvent l'affiche avec le groupe d'artistes antibois du Transartcafé et notamment avec son ami le peintre Jacques Lavigne auquel nous avions fait un “Clin d'oeil à . . .” avec “Papiers déchirés” en 2004-2005. Lorsqu'on lui demande de citer quelques graveurs qu'il apprécie particulièrement, Matthieu Astoux cite Antoni Clavé, Tàpies, Miquel Barcelo, les artistes du Mouvement Cobra (Jorn, Alechinsky, etc), Georg Baselitz aussi ; "Il y en a tant," dit-il.

Nous pouvons comprendre dans les oeuvres de Matthieu Astoux ce qui unis l'intériorité de l'acte de peindre et ce qui est à voir, une élaboration des accords entre les gestes du peintre traversant la surface et les perceptions qui les organisent. Patrick Rosiu

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