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Notre coup de coeur

Composition XXI d'Alicia Penalba, gouache sur papier de 1958.

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Alicia Penalba

Composition XXI d'Alicia Penalba, gouache sur papier de 1958.

Coup de coeur Avril 2022

Qui autant qu'Alicia Penalba tutoya les étoiles ? La jeune femme, énergique, curieuse de tout, indépendante, déterminée s'il en est, n'a-t-elle pas toujours quitté ses repères pour voler vers son destin ? Ce sera sa famille, en 1934 - elle a 16 ans -, pour rejoindre Buenos Aires, la grande capitale argentine où elle fera ses études à l'Ecole des Beaux-Arts ; ce sera son pays, en 1948, pour la France. « Je rêve de venir à Paris, et un jour, je pars, laissant tout mon passé pictural et autres dans mon pays natal. Commence la grande quête ! Je veux tout voir, tout absorber. Je suis très sensible au désir de paix qui flotte sur Paris, » écrira-t-elle.
Alicia Penalba obtient une petite bourse d'étude. Elle s'inscrit à l'atelier libre de gravure de l'Ecole des Beaux-Arts, parvient à louer, en 1950, un atelier à Montrouge tout en travaillant à la Grande-Chaumière chez Zadkine. Alicia Penalba lui sera toujours reconnaissante de lui avoir conseillé de s'isoler et de travailler toute seule : « Vous êtes trop indépendante et vous n'avez plus besoin de mes conseils, » lui dit le grand sculpteur. La jeune artiste part donc à la découverte d'elle-même, c'est le but essentiel de sa recherche.

Elle peint, dessine, mais la sculpture s'impose à elle, comme une évidence. Elle ne fait aucune concession aux idées qui dominent alors, suivant sa voie intérieure, pas à pas, en respect d'une harmonie tranquille. « L'originalité à tout prix n'a aucune place dans son œuvre. Nous sommes en présence d'un classicisme de race, plus trouvé en soi que conquis, plus reçu de soi qu'inventé, » écrit Michel Seuphor en 1960.
Il sera dit que l'art d'Alicia Penalba plane en adaptant son vol à la dictée du vent. N'est-il pas sage d'être en harmonie avec les courants montants et descendants de l'air et du cosmos ?
« Je fais ma première exposition personnelle à la Galerie du Dragon à Paris en 1957, et Claude Bernard Haim qui la visite et qui vient d'ouvrir sa galerie m'offre mon premier contrat. Nous commençons une collaboration merveilleuse ».
Alicia Penalba, toute sa vie d'une exigence extrême, a beaucoup détruit de son œuvre sculpté, peint et dessiné antérieur et pendant les années 50. Cette grande gouache, datée 1958, subsiste par ces entrelacs végétaux bien présents. Est-ce réminiscence des terres désertiques de son enfance ?


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