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Londres, d'après Maximilien Luce - 1929

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Jacques Villon

Londres, d'après Maximilien Luce - 1929

Coup de coeur December 2023

Gravure réalisée par Jacques Villon d'après une toile de Maximilien Luce, signée par les deux artistes.
A l'âge de douze ans, le jeune garçon pille la batterie de cuisine maternelle pour graver ses premières eaux-fortes sur des fonds de casseroles et sa mère finira par lui offrir les plaques de cuivre nécessaires ! Dès son plus jeune âge, Jacques Villon - de son vrai nom Gaston Émile Duchamp - regarda peindre et graver son grand-père, enracinant pour toujours en lui ce goût pour la patience, la virtuosité, l'humilité et une faculté d’émerveillement qui allait faire de lui l'un des « maîtres incontestés de la gravure moderne ».
Jeune artiste, il aborde la création par le biais de différents travaux d'art graphiques, notamment par le dessin et l'illustration de presse, mais aussi par les affiches pour le cinéma. Ces réalisations, qu'il considérait lui-même comme secondaires, révélèrent en lui à la fois un talent hors du commun, une maîtrise absolue dans le maniement des instruments, un goût inconditionnel pour le dessin, comme un sens de la figure humaine ; tous ces traits fonderont son indépendance.
Jacques Villon est un homme discret. En 1906, le quartier Montmartre est devenue trop bruyant, l'artiste déménage à Puteaux, plus tranquille ; son atelier devient alors un lieu de création et d’échanges pour de nombreux artistes (Kupka, Picabia, Léger, etc). Il consacre la majeure partie de son temps à travailler à la pointe sèche, la gravure en creux (intaglio), une technique qui crée des lignes foncées et veloutées en contraste avec la blancheur du papier.

Jacques Villon a une identité artistique forte. Grâce à l'accueil de ses gravures, sa notoriété ne cesse de s'étendre, et pourtant des nécessités alimentaires le conduisent, essentiellement entre 1922 et 1930, à produire des gravures à l'aquatinte interprétées d'après des œuvres choisies des maîtres modernes que lui commande la Galerie parisienne Bernheim-Jeune. Villon aborde ces travaux avec la même exigence, la même patiente détermination et la même probité que s’il s’agissait de ses œuvres propres, y consacrant un temps considérable. Que l'on ne s'y trompe pas, il ne s'agit pas là de « reproduction », mais d'interprétation, ces gravures parviennent à restituer non seulement l’aspect, mais l'esprit, et la tonalité de couleurs des peintures originales. Jacques Villon a réalisé un éventail de magnifiques gravures, devenant complice, entre autres, de Paul Signac (L'entrée du port de La Rochelle, 1924), Amedeo Modigliani (L'Italienne, 1927), Fernand Léger (Femme à la cruche, 1928), Van Gogh (Le Paysan, 1928), Marcel Gromaire (La femme au piano, 1929), Cézanne (Les Joueurs de Cartes, 1929), Manet (Le déjeuner sur l'herbe, 1929), ou encore Picasso (Maternité, 1930). Notons enfin que Jacques Villon, quelques années plus tard (1942) travaillera à la réalisation de dix lithographies d'après dix gouaches de Pierre Bonnard pour l'« Album Pierre Bonnard » (Ed. Hazan).
La plupart des matrices (cuivres) a été depuis acquise par la Chalcographie du Louvre.
« L'homme Jacques Villon était un lyrique tendre, attentif et sensible à la beauté des êtres et des choses et soucieux de la transcrire et faire partager, tandis que le peintre qui vivait profondément son travail, de toute sa volonté et son intelligence, était conscient et attentif aux moyens plastiques spécifiques de son art, » écrira Jacques Busse


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