"J’ai appris la peinture classique par le dictionnaire de 1930 en reproductions glacées en sépia. C’est-à-dire par lettres alphabétiques, Rembrandt à côté de Rochegrosse, ou Delacroix à côté de de Neuville, etc. Je ne voyais ni les couleurs (seulement la lumière et les ombres) et je regardais sans préjuger de ce qu’étaient les Grands et les Petits (académiques). Je ne connaissais ni le mot académique ni le mot grand peintre (…). Donc, Il faut rester avec le regard de l’enfance." - Yves Milet

"À 73 ans je tombe sur un livre de « l’Art brut ». En fait c’est Dubuffet que j’aurais dû aller voir en 52 au lieu de ce c.. de Mathieu. Ensuite, moi je pense que j’ai des rapports avec eux, mais je vole au-dessus. Je ne suis pas prisonnier de mes névroses et obsessionnel de la répétition et de l’accumulation des œuvres. Je suis loin d’être « aliéné-libre ». Je suis conscient et classique et je travaille avec réflexion calme. " - Yves Milet

"Aussi Yves Milet s’impose-t-il péremptoirement à ce qui, dans l’art contemporain, pourrait être indiqué comme le plus voisin, à savoir Francis Bacon et sa nombreuse suite. À ceux-ci, au cortège des suppliciés, des victimes, dont ils recueillent de toile en toile le sang martyr, s’affrontent les « conquérants égarés » d’Yves Milet, prêts à fouler toutes les couronnes d’épines pour établir l’empire capricieux de leurs songes." - José Pierre

"Milet avance seul, seul dans lui-même, entre l’univers de la ville opprimante et celui de la nature vierge ou désertée par l’homme. De l’un comme de l’autre, il s’attache à exorciser les esprits, maléfiques plus souvent qu’amères. La matière et les choses s’en trouvent animées d’une vie étrange, vénéneuse, vésanique, qui ne laisse presque plus de temps ni de place à la quiétude. Rien ne pourrait mieux définir cette aventure de désaliénation personnelle que la qualification d’inspirée." - Pierre Léonard

"Éveilleur d’espaces hallucinés, Yves Milet concilie le mystère contenu dans l’univers avec les échos venus du fond des angoisses. Il s’aventure à travers le dédale complexe de son imaginaire et en ramène des visions sauvages, inquiétantes, qu’il dilue dans un panthéisme délirant où réel et surnaturel se confondent en dehors de tout pragmatisme." - Gérard Xuriguera

"Sans frontières, parfois sans nom, nous ne régnons pas, nous allons. Mais tout ce que l’on taille et fend, ce que l’on cloue et qu’on divise... Tout ce qui peut se faire, enfin, du bout du sabre, nous l’avons fait. " - Victor Segalen