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In omaggio a...

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Eduardo Arroyo

Après une lutte titanesque contre le cancer, le peintre, lithographe et décorateur de théâtre espagnol Eduardo Arroyo s’est éteint dans son domicile madrilène le dimanche 14 octobre 2018 ; il avait 81 ans. L’artiste, aussi écrivain, s’était installé à Paris en 1958 pour fuir le franquisme. Considéré comme l'une des principales figures de la peinture espagnole, Eduardo Arroyo aura toujours conservé la dimension politique et symbolique dans son art, comme autant de témoignages sur l’état de la société de son temps. Depuis son atelier français, les créations de l’artiste se sont alors teintées de sentiments contradictoires, partagés entre nostalgie et amour pour son pays natal, son « Espagne obsédante », et rejet viscéral des événements historiques et politiques qui y ont pris place, travaillant sans cesse le thème de l’exil. Il repose dans le cimetière de Robles de Laciana (León), un village de montagne auquel il était étroitement lié depuis son enfance. En son hommage, avec respect, ce coquelicot.


Des dits ou des écrits

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"Eduardo Arroyo se penche sur des questions qui nous occupent tous : la mort, les rapports de force mais il traverse tout ça avec une incroyable légèreté et ironie." - Olivier Kaeppelin

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"J’ai eu la chance d’avoir 20 ans à Paris, et de vivre à Montparnasse, un quartier d’artistes à l’époque. Paris était divisé en deux : les artistes à Montparnasse, les écrivains à Saint-Germain. Ce que je voyais, c’était le comportement des peintres, leur noblesse, malgré une misère très grande. Les vieux avaient un regard sur nous, les jeunes. Ils se donnaient la peine d’aller voir dans les galeries, et de repérer des jeunes. « Venez avec nous, on va continuer à vivre ensemble… » C’était ce qu’ils avaient vécu eux-mêmes. Une tradition qui rejaillissait jusque dans les galeries où les vieux faisaient vivre les moins vieux, qui eux faisaient vivre les jeunes. " - Eduardo Arroyo

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"Quand Vélasquez donne l’impression d’avoir pris un pot de peinture rouge, un carmin ou quelque chose comme ça, et vlan !, le balance sur le corps de son matador, c’est comme un dripping à la Pollock." - Eduardo Arroyo

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"Il y avait un respect qu’on n’imagine pas aujourd’hui, avec ces conneries qui sont venues ensuite, cet art « émergent » qui ne danse qu’un été, avec la complicité d’une bande de types qui ont perdu la cervelle, galeries, curateurs, bureaucrates. Le monde artistique actuel est répugnant, un Barnum insupportablement idiot. Cette idée de l’artiste, qui m’a accompagné toute ma vie, est aujourd’hui complètement cassée. Il ne reste rien de ce à quoi je croyais, cette succession de générations qui ne s’arrête jamais, cette manière d’aborder l’art . . . " - Eduardo Arroyo

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"Eduardo, c'est drôle, moi je peins ce que j'aime et toi tu peins ce que tu détestes. Jean Hélion" - Jean Hélion

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"Je pense le plus grand mal du monde des arts. Il y a une quantité inimaginables d'artistes qui ne servent à rien et qui devraient être ramoneurs. (...) Je suis devenu un vieux con, parce qu’en plus, je continue à peindre à l’huile ! Ce qui m’amuse le plus, c’est les déjeuners avec les confrères. Mais on est une bande de retraités, candidats au Père-Lachaise." - Eduardo Arroyo