Le graveur, dessinateur et peintre français François Lunven est né à Paris en 1942. Il fera une classe supérieure de dessin au lycée Claude-Bernard après avoir passé son baccalauréat en philosophie. Très rapidement, le jeune homme s'initiera aux techniques de la gravure auprès de Jacques puis de Robert Frélaut, au sein de l'atelier Lacourière et Frélaut. Il est extrêmement doué et son travail est aussitôt remarqué. Le jeune artiste a à peine vingt-deux ans lorsqu'il se...

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  Biographie de François Lunven

  Le graveur, dessinateur et peintre français François Lunven est né à Paris en 1942. Il fera une classe supérieure de dessin au lycée Claude-Bernard après avoir passé son baccalauréat en philosophie. Très rapidement, le jeune homme s'initiera aux techniques de la gravure auprès de Jacques puis de Robert Frélaut, au sein de l'atelier Lacourière et Frélaut. Il est extrêmement doué et son travail est aussitôt remarqué. 
  Le jeune artiste a à peine vingt-deux ans lorsqu'il se marie en 1964 et son épouse lui donne un enfant. En 1965, François Lunven rencontre Jean-Pierre Velly à l'atelier Lacourière et Frélaut ; les deux artistes se lient d'une profonde amitié. En 1970, Lunven débute une étroite relation avec le poète Bernard Noël, relation qui se transforme rapidement en amitié. Cette même année, l'artiste obtient sa première et seule exposition personnelle de son vivant à la galerie Transart d'Amadeo Sigfredo à Milan. L'exposition de cette œuvre mystérieuse fait sensation et elle place d'emblée Lunven au rang des plus grands graveurs français.
  Quelques mois avant sa disparition, François Lunven, Bernard Noël et l'artiste cubain Ramon Alejandro émettent l'idée de fonder une société secrète qui aurait porté le nom d'« Anatomie » ; une grande émulation intellectuelle et artistique anime ce trio d'amis qui veut réaliser ensemble des expositions et des livres d'artistes.
  En 1971, à la veille de sa deuxième exposition personnelle au département de l'ARC du musée d'art moderne de la ville de Paris, François Lunven se donne la mort. François Lunven n’avait que 29 ans et il a laissé une oeuvre rare mais importante, d’une grande force, sans pratiquement rien de médiocre ou de faible. Dès l’âge de 20 ans, il avait trouvé sa voie. Il sera très tôt considéré comme l’un des plus grands graveurs du XXe siècle et un très grand dessinateur (il a laissé environ 80 dessins). Il a également peint une trentaine de toiles au tout début des années 1970, où son anticipation de la mort rejoint celle de l’avènement d’une société virtuelle dont il pressent les forces de fascination et de destruction.Ses proches amis sont anéantis par sa mort. Jean-Pierre Velly, longtemps marqué par la disparition de son ami, écrit : « La légende aurait pu s'emparer de François Lunven. Il avait tout pour lui plaire. Une personnalité qui semble avoir fasciné tous ceux qui l'ont connu par sa vitalité, sa capacité de travail, l'insatiable curiosité intellectuelle ouverte aux domaines les plus divers. Des dons artistiques aussi brillants que précoces, qui, en quelques années le conduisent à la maîtrise absolue de son art. » . Pour la préface de l'exposition de François Lunven au Musée d'Art Moderne de la ville de Paris, Alain Jouffroy écrit : « Les gravures de François Lunven nous invitent à rêver tout haut les contradictions de notre pensée : à les parler (puisque nous ne saurions prétendre les dire jusqu'au bout, leur mouvement étant perpétuel). Que nous soyons "animaux", et bardés d'un système de défense anachronique, c'est l'évidence : le malheur veut que cette animalité menacée, sinon maudite, soit en même temps notre chance. Tous les messages sont corporels. » Quant au poète Bernard Noël avec lequel il avait eu une amitié brève (21 mois), mais intense, il écrit : « Sa mort fut ma mort. /.../ Rien ne peut apaiser le survivant. Il fantasme le choc du dernier cri, il veut en finir enfin, oublier, il sait l'affreux fracas puis le silence, il a refermé la fenêtre et vu la hauteur, éprouvé le vertige, contemplé tes savates à contre-mort puisque tourné dans le sens de la vie, que faire maintenant de l'abandon, peinture et amitié le même sort, pas question pour moi de ton héritage, j'attends ton signe depuis l'au-delà, impensable qu'il ne survienne pas. »
  

  

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