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Cartons d'invitation, cartes de voeux

Cimaise Cartons

La Galerie Michelle Champetier est heureuse de vous présenter
« Cartons d'invitation, cartes de voeux »


Dix cimaises virtuelles pour vous faire découvrir quelques éléments d'une collection de cartons d'invitation et de cartes de voeux qui portent sur la seconde moitié du XX° siècle. Les collectionneurs de ces petits rectangles de papier les conservent généralement amoureusement, aimant à se souvenir, devant certains d'entre eux, de l'exposition elle-même et des sentiments qu'ils avaient alors ressentis. Que le carton d'invitation ait été « anobli » par une technique lithographique (ou, à fortiori, par la production d'une lithographie ou d'une gravure originale), ou édité dans une technique courante (offset), il participera à refaire le chemin de multiples voyages intérieurs!

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Les panneaux

INTRODUCTION

« Petit » document d'art, le carton d'invitation au vernissage d'une exposition à venir est une sorte de promesse faite par le galeriste à son invité supposé ou . . . carrément nommé (toujours à l'encre !) . La date et l'heure du rendez-vous donné y figurent en bonne place. Il est le plus souvent enrichi de la reproduction d'une oeuvre de l'artiste qui figurera dans ladite exposition, mais peut aussi avoir été spécialement conçu par l'artiste pour tenir le rôle qui lui incombe. Le carton aura-t-il eu un tirage pléthorique ? Celui-ci sera-t-il limité, s'imposant ainsi comme les prémices d'un événement précieux et rare ? Beaucoup de ces « petits » documents d'art font l'objet de collections et, souvent, l'amateur les conservera religieusement, pour les souvenirs qu'ils lui évoqueront. La majeure partie des cartons d'invitation montrés dans cette petite exposition virtuelle porte sur des événements organisés à la Galerie Maeght à Paris.

Si l'on sait que les tous premiers « cartons » d'invitation n'étaient le plus souvent que des petits rectangles de papier léger imprimés des informations nécessaires, les galeristes et les artistes mirent vite en place la stratégie du désir. Non seulement attirer à eux les amateurs d'art, les collectionneurs, les futurs acheteurs, mais aussi essayer de créer une première émotion, de celles qui donnent la clef à la porte de l'imagination. Que le carton patiemment travaillé arrive à son but est, on le comprend, un souhait particulièrement cher à l'expéditeur ! Qu'il soit d'hier ou d'aujourd'hui, abstrait ou figuratif, sobre ou particulièrement travaillé, ce carton d'invitation illustré témoigne toujours d'une attention particulière, et l'on comprendra aisément que la carte de voeux joue précisément dans ce registre. Pour la carte de fin d'année, il s'agira en effet d'un message privilégié adressé à celui dont on a pris la peine d'écrire à la main les coordonnées. A une certaine époque - c'est beaucoup plus rare aujourd'hui -, la carte de voeux (et parfois le carton de vernissage) se veut cadeau lorsque Chagall, Giacometti, Chillida ou un autre artiste de renom ont été requis pour créer une oeuvre originale (lithographie, gravure ou bois gravé) dans ce cadre. Il n'est pas désagréable de recevoir de tels voeux de la part, par exemple, d'Aimé Maeght et de ses collaborateurs ! Le commanditaire va laisser à l'artiste la liberté totale de créer, lequel va plus ou moins bien réussir à offrir cette véritable proclamation visuelle de la fameuse « Heureuse nouvelle année ».
On constate que les formats des cartons d'invitation édités au cours d'une même période (et pour un même galeriste) restent souvent identiques ou en tous cas très proches. S'il est petit et sur un beau papier dans les années 50, plus les années passent et plus le format a tendance à s'agrandir, ne dépassant pourtant pas (ou très rarement) le format plus pratique d'une enveloppe du commerce, plus le papier et l'impression deviennent ordinaires. En simple « feuille » ou en in-2, on passe du discret et « précieux » au plus imposant, imposant par la taille et par la « mise en page » . En ce sens, le carton est lui aussi à l'image de l'évolution de la société ! On se doit aussi de remarquer que le style du carton se veut évidemment en adéquation avec le style de la galerie qui organise l'exposition en question. Les cartons au goût subtil de la Galerie Iolas, par exemple, sont à son image (audacieux, pleins d'initiative, inventifs et différents), ceux de la Galerie Denise René de la plus grande modernité. Il s'agit, par ce petit document, de faire déjà pénétrer le futur visiteur (acheteur ?), dans le pré carré du monde artistique que l'on défend. La carte de voeux tiendra bien entendu ce même rôle, accentué. Se démarquer de son concurrent imposera donc une « ligne » claire et facilement identifiable de publication, comme on le dit d'une ligne éditoriale pour un journal ou une revue. En ce domaine aussi, on y découvrira des « inventeurs » et, comme toujours, des « suiveurs ».

Par le carton, la galerie rentre en campagne ! Il s'agit du premier des éléments qui vont promouvoir l'exposition ; viendront, pour une exposition et une galerie importante (cela va de pair !), l'affiche et le catalogue, puis éventuellement aujourd'hui . . . les produits dérivés liés aux oeuvres et à l'artiste. Depuis longtemps déjà, le carton de vernissage fait partie de la communication traditionnelle.
Le vrac a bien sûr son charme, mais le collectionneur - à l'esprit souvent quelque peu systématique - pourra adopter un classement de ses petits trésors d'art par artiste, par galerie, par année d'exposition, ce qui permettra à la fois de s'y retrouver plus surement et de rejouer le film de son propre imaginaire plus facilement ! En outre, il permettra de suivre non seulement l'évolution du travail d'un artiste, mais également celui d'une galerie, ses tendances, ses virages et parfois ses paris (gagnés ou perdus, l'avenir - qui dans ce cas est déjà passé - le dira).
Si la carte de voeux, elle, se veut établir un lien privilégié entre la galerie et le récipiendaire, celle de l'artiste, en général une oeuvre originale (gravure, lithographie ou autre), la confirme ou la renforce. C'est toujours un moment bien agréable que de recevoir cette enveloppe de fin d'année d'un artiste-ami, d'autant que la carte sera enrichie de quelques mots manuscrits de l'auteur tracés avec attention.

Cette courte exposition virtuelle n'a pas la prétention de montrer ce qui s'est fait de mieux dans le domaine, elle se veut attirer l'attention sur ce minuscule témoignage de l'art qui parfois a produit des petites merveilles. Si la valeur pécuniaire de tel ou tel carton d'invitation peut être éventuellement significative pour ceux imprimés d'une estampe originale, il nous semble qu'une collection a à l'évidence une inestimable valeur de témoignage sur l'art de son époque.
Bonne visite!



Nota : Les deux cartons d'invitation, ci-dessus, ont été réalisés par la Galerie Maeght à Paris.
Carton d'invitation (in-2), lithographie, pour l'exposition « Peintures récentes de Georges Braque », Galerie Maeght, Paris, 1952. Le DLM n°48-49 a été publié à cette occasion. Format : 36 x 8 ,8 cm.
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Carton d'invitation (in-4), lithographies, pour l'exposition « Dessins récents de Henri Matisse », Galerie Maeght, Paris, 1952. Le DLM n°46-47 a été publié à cette occasion. Format : 36,3 x 8,5 cm.

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