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Lévis Mano

Cimaise GLM, poète-éditeur-typographe

Dix cimaises virtuelles en hommage à Guy Lévis Mano, Lévis Mano le typographe - puisqu’il se considérait essentiellement ainsi -, Levis Mano l’éditeur des poètes que Joan Miro considérait comme un magicien, Lévis Mano l’écrivain, à la fois Jean Garamond le prisonnier et Guy Lévis Mano, grand poète.

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INTRODUCTION

Les quelques éléments que vous allez découvrir ont pour seule intention de vous en donner un peu à voir sur l’homme de génie que fut Guy Lévis Mano, un homme qui compte tout particulièrement dans le monde de l’édition et de la poésie du XX° siècle, artiste et artisan à la fois, solitaire et généreux. L’histoire de GML, le nom de sa maison d’édition qui deviendra célèbre, commence en 1923. Il se terminera en 1973, 50 ans de publication. Nombre parmi les grands créateurs de l’époque, qu’ils soient poètes ou artistes, furent attirés à la fois par l’homme et le lieu : Audiberti, Bataille, Joë Bousquet, Breton, Char, Andrée Chedid, Desnos, Jacques Dupin, Eluard, Pierre Emmanuel, Jabès, Max Jacob, Jouve, Michel Leiris, Soupault, Torreilles et tant d’autres pour les premiers ; Arp, Balthus, Bellmer, Bucaille, de Chirico, Dali, Duchamp, Ernst, Foujita, Giacometti, Hayter, Lam, Léger, Magritte, Marcoussis, Masson, Michaux, Miro (13 fois !), Picasso, Survage, Tanguy, Jacques Villon parmi les seconds. L’ampleur du travail accompli par cet homme probe et rigoureux, la qualité reconnu des 553 ouvrages produit par Guy Lévis Mano - célébré par la Bibliothèque Nationale de Paris (1981) -, ont « donné un empire à la poésie » selon ce qu’écrivait Joë Bousquet en 1938. Il y a tant à dire ! ; Lévis Mano est né en 1904 et s’éteindra à Vendranges (Loiret) à l’été 1980. L’expérience de la guerre, la captivité, marqueront sa vie à jamais. Nous avons voulu ici, délibérément, mette l’accent sur les écrits du poète : ses premières publications, les livres publiés tout au long de sa vie par lui-même.

Très jeune, Lévis Mano écrivait déjà des poèmes. Il les édita et créa, de 1923 à 1928, quatre revues successives mais . . éphémères. D’autres virent plus tard, au début des années 30 (« Minutes », « Directions »). Il sera employé à Paris chez un libraire jusqu’en 1933 (La Plume d’Or). Cette même année, dans la chambre où il vit, Lévis Mano réalise ses deux premiers livres : « Il est fou »(Voir couverture ci-dessus) et « Ils sont trois hommes » ; les éditions GLM naissent ici sur une petite presse que lui a confié un ami. L’homme va rapidement se prendre « au jeu » de la typographie, sentant un besoin impératif de participer à la mise en place des lettres de casse. Toutes les éditions seront désormais imprimées par lui. Le simple sigle « GLM » apparaîtra maintenant sur les pages titres des ouvrages publiés. En 1934, GLM s’installe av. de Ségur. La faillite économique de 1935, sa réputation naissante, GLM sera assailli de manuscrits. Il sera l’éditeur des surréalistes. En 1936, GLM s’installe au cœur de Montparnasse, au fond d’une modeste cour (6, Rue Huyghens). Les années d’avant-guerre seront les plus productives. La guerre. Prisonnier de guerre. La libération, et l’homme qui va toujours vers son destin !

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