Atelier Lacourière & Frélaut

Tafel n°3
Pic
Diese Texte sind nur auf Französisch, wir bitten um Entschuldigung.

Repères techniques La gravure englobe des techniques bien différentes. Successivement sont apparues la gravure sur bois ou xylographie, la gravure sur métal ou taille-douce, la « gravure sur pierre » ou lithographie, enfin les procédés modernes, dérivés de la photographie – héliogravure, offset, etc. - qui ne correspondent plus à un art original mais visent seulement à reproduire. Nous ne parlerons, ici, que de la gravure traditionnelle et, dans cette gravure au sens strict du mot, c'est-à-dire de taille-douce.
La caractéristique de la gravure en taille-douce est d'être une gravure en creux, à la différence de la gravure sur bois (gravure en relief) ou de la lithographie (gravure en aplat). Elle se pratique exclusivement sur métal, quelques fois sur zinc, parfois sur acier, la plupart du temps sur cuivre. Si d'autres ateliers auront une réputation mondiale, ils le seront dans d'autres domaines liés à l'estampe (par exemple l'atelier Mourlot à Paris pour la lithographie) ou dans le même domaine (Atelier 17 de Stanley William Hayter à Paris, ou l'atelier Leblanc à Paris également). L'atelier Lacourière, puis plus tard, l'atelier Lacourière et Frélaut, seront eux au service exclusif, avec le succès que l'on sait, de la gravure traditionnelle pendant huit décennies (1929-2008). Atelier d'impression en taille-douce, ils ont contribué, en favorisant une étroite collaboration des créateurs avec les praticiens, au développement de la gravure dans l'œuvre d'un grand nombre d'artistes (Picasso, Braque, Chagall, Miro, etc).
Le métier ne demande pas seulement de la finesse et du muscle. Il y a aussi, dans la taille-douce, toute une gamme de recettes traditionnelles, mais peu conventionnelles, comme par exemple celles qui consistent, pour le graveur, à « graisser » son brunissoir en se le passant dans les cheveux, ou encore à cracher dans l'acide pour l'empêcher de « rouler » lorsqu'à l'aquatinte il fait des morsures de retouche au pinceau. Quelle aventure!

Légende photo 1. Intérieur de l'atelier Lacourière & Frélaut en 1962. 2. La main qui grave. 3. Le travail de l'encrage dans les années 50. 4. Jacques Frélaut, en 1958, alors qu'il enfume une plaque. Jacques et son frère, Robert qui travaillera également chez Lacourière, étaient les fils de Jean Frélaut, peintre de renom. Jacques Frélaut entre à l'Atelier Lacourière en 1938 après une formation à l'École Estienne et, entre autres, à l'Atelier Leblanc. Il y devient très rapidement chef d'atelier et bientôt les plus grands artistes lui confieront leurs oeuvres gravées (Picasso, Derain, Miró, Braque, Rouault, Segonzac, Moore, etc). Roger Lacourière l'associera à son entreprise dès 1955. A la mort de ce dernier, Jacques Frélaut reprend la direction de l'atelier Lacourière-Frélaut, aidé de son frère Robert et en coopération avec Madame Lacourière. 5. Il s'agit ici du frontispice de l'ouvrage de 1645 présenté ci-dessous (voir n°6 du présent panneau). Légende : Cette gravure vous montre comme on imprime les planches de taille douce. « Lancre en est faite d'huile de noix bruflee et de noir de lie de vin, dont le meilleur vient Dallemagne. Limprimeur prend de cete ancre avec un tampon de linge, en ancre sa planche un peu chaude, lessuye après legeremen avec dautre linge, et achève de la nettoyer avec la paume de la main. Cela fait, il . . . . » 6. « Traité des manières de graver en taille-douce sur l'airain, par le moyen des eaux-fortes et des vernis durs et mols par le sieur Bosse, graveur en taille-douce », publié à Paris en 1645. 7. Jacques Frélaut dans l'atelier. Son père, Jean (1879-1954), fut graveur, illustrateur, peintre de marines et de paysages. Élève de l'atelier de Cormon, il exposa dans les principaux salons parisiens. Artiste délicat au métier sûr et précis, il évoquait à la perfection la vie profonde et mélancolique de la campagne du Morbihan qu'il connaissait bien : villages, fermes, landes, processions. Il est connu comme illustrateur en particulier des « Fables » de La Fontaine, de « Monsieur des Lourdines » d'Alphonse de Chateaubriant, du « Grand Meaulnes » d'Alain Fournier, du « Roman de Renart ».
8. Tirage d'une planche sous la presse.
9. Principaux procédés et outils pour graver. Les trois sections de gauche montrent les principaux procédés et outils pour la gravure directe, avec de gauche à droite, les outils pour le burin (burin, grattoir ou ébarboir et brunissoir), les outils pour la pointe-sèche (pointe, grattoir ou ébarboir et brunissoir) et ceux pour la manière noire (berceau, grattoir ou ébarboir et brunissoir). Les deux sections de droite montrent les principaux procédés et outils pour la gravure indirecte, avec l'eau-forte (pointes, tampon + vernis + acide nitrique ou perchlorure) et l'aquatinte - procédé au sucre (pinceau ou plume trempé dans un mélange de gomme-gutte - ou d'encre - et de sucre + vernis + résine + perchlorure). La technique du burin est apparue au milieu du XVè siècle à Florence, la pointe-sèche au début du XVIème siècle en Allemagne et en Italie. La manière noire apparaît aux Pays-Bas au début du XVIIème siècle, l'eau-forte en Allemagne et en Italie au début du XVIème siècle et l'aquatinte a fait son apparition au XVIIIème siècle.
10. Réunis sur un établi de graveur, voici la plupart des outils utilisés pour chacun des procédés mentionnés dans cette page : 1. godet à sucre 2/3. pots à vernis 4/5. verres à acide nitrique et à perchlorure 6. coussins 7. cuir à affuter le brunissoir 8. loupe 9. plaque de cuivre 10. burin 11. pince 12. tampon à vernir 13. bâtons de vernis 14. mèche à enfumer 15. pointes à graver 16. grattoir 17. brunissoir 18. berceau 19. pierre à affuter burins et grattoirs

Entdecken Sie alle unsere aufhängen