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Pierre-Auguste Renoir


Lettre originale signée de l'artiste

Collection privée / Ce document n'est pas à la vente

Pierre Auguste Renoir est né à Limoges en 1841. Sa famille, modeste, vient s’installer à Paris en 1844. Il a 13 ans à peine lorsqu’il commence déjà à travailler comme apprenti (porcelaine, peintre sur étoffe). Attiré par la peinture, Renoir suit les cours de dessin dans un atelier municipal. En 1859, il décore . . . . .

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Haut-de-Cagnes, 1er Novembre 2005

. . . . . A l'entrée d'une salle sur laquelle un panneau indique « Nouvelles Acquisitions », un gardien se lève et, maladroitement, fait un salut militaire auquel répond le peintre. - Nous arrivons, Maître, à la salle des Impressionnistes. - Impressionnistes ! Quel drôle de mot . . . on le tournait en dérision, on le prononce aujourd’hui avec respect ! Un couple sort de la salle : la femme frémit d’indignation, tandis que son compagnon vitupère. – C’est une honte ! éructe-t-elle. - Pauvre France, où allons-nous ? soupire-t-il. Renoir ricane, puis, depuis le seuil, son regard balaie la salle, les trente-huit tableaux exposés, et il éprouve une profonde émotion mêlée de fierté. Enfin le legs de Gustave Caillebotte est entré au Louvre ! Après quarante ans de combat, ses amis sont là : Monet, Sisley, Pissarro, Degas, Bazille, Caillebotte, Berthe Morisot . . . et lui-même. De tous ces peintres, seuls Monet et Renoir connaissent la gloire, quarante ans après l’exposition de 1874 organisée par les peintres eux-mêmes dans l’atelier du photographe Nadar, boulevard des Capucines. – Oui, monsieur le Conservateur, sans doute vous le rappelez-vous, nous étions rejetés des Salons officiels, et quand, par bonheur, nous parvenions à faire accepter une de nos toiles, elle était reléguée dans un coin, ou bien à une hauteur telle qu’aucun regard ne pouvait s’y porter. . . . . . Le journaliste Louis Leroy, du « Charivari », éreinta notre exposition sous le titre « Exposition des Impressionnistes », en se moquant entre autres du tableau de Monet. Voilà comment nous fûmes épinglés de ce nom stupide qui nous resta malgré nous. . . . . . Nous vendions pour une bouchée de pain, entre deux cents et mille francs la toile, et ne trouvions pas acquéreur. Ma « Loge » fut bradée cinq cents francs au père Martin, ce vieux grincheux de marchand, un prix bien insuffisant pour régler mon loyer. . . . . . *** Jacques Renoir, directeur de la photographie et réalisateur de films, auteur de « Le tableau amoureux », Ed. Fayard, 2003.