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Geneviève Asse


Lettre autographe à Mr Pierre Descargues

Collection Michelle Champetier / Ce document n'est pas à la vente

Geneviève Asse est née dans la Morbihan (Vannes) en 1923. Ses parents sont éditeurs. Elle intègre l'Ecole nationale supérieure des arts décoratifs (Paris) en 1940, mais "n'y apprendra jamais la peinture". Elle puisse son inspiration dans l'atmosphère de sa Bretagne natale. Pendant la guerre, elle participe . . . . .

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Antibes, le 20 avril 2006 / Nice, le 6 février 2007

Le ciel, la terre, les entrailles de la terre. Le coloris de la terre, le coloris du ciel, le coloris des entrailles de la terre. Geneviève Asse a connu Picasso, Jean Bauret, Morand, Pierre Lecuire, Jean Leymarie, aussi Nicolas de Staël . . . . Asse parle du coloris de la terre, de « l’ensemble » du ciel, des mers du Nord illimitées de bleus. Elle est venue ici à Antibes, je crois un automne ou un hiver de l’année 54, parler avec de Staël. Ils ont sans doute regardé ensemble le coloris du ciel depuis la terrasse de cette maison blanche. Remparts. Le contact avec la nature du dessus. Le bonheur de ce monde, c’est de se rencontrer l’un l’autre, c’est, avant toute chose, de bien se rencontrer. Le coloris de la terre, le coloris du ciel, le coloris des entrailles de la terre. *** Eichi Aoki, peintre japonais qui vit à Antibes. Chaque 15 mars, date anniversaire, il fleurit abondamment la maison où le peintre Nicolas de Staël mis fin à ses jours le 15 mars 1955. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les plus belles œuvres sont celles qui n’existent pas. Jamais peintes, jamais écrites. L’artiste le plus sensible comprendra la vanité de toute chose et renoncera. Mais celui qui malgré tout choisi de produire retient sa raison juste assez, au seuil du gouffre dans un petit dérèglement qui conduit à l’impasse d’une œuvre plutôt qu’au néant. Comme chacun de nous intimement se tient au bord de sa vie. Mais il est rare alors, tant notre vanité est forte, que cette œuvre rende l’impression de fragilité, de déséquilibre, de survie qui est la nôtre. Qu’elle fasse apparaître l’évidence profonde de notre seule certitude et vivre avec. Que soit figuré ce sentiment si délicat, si rare qui pose la question même de notre réalité. Ainsi Proust disait que ne resterait des personnages considérables de son temps que la trace de leur nom seulement parce qu’il les avait cités dans la Recherche. Ainsi Geneviève ASSE par les formes simples qu’elle dessine nous représente ce sentiment peu accessible de l’éphémère absolu de nos âmes dont l’anéantissement ne garantit pas même la réalité de l’existence. Elle nous conduit jusqu’à cette frontière infime juste avant le crépuscule, lieu où réside notre volonté et notre vouloir vivre. C’est sa force, rendre par la simplicité et le dépouillement ce que l’on finira par voir qu’au seuil de mourir et alors dans une certaine violence. Mais les yeux sur son travail, comme appuyé sur la lame effilé d’un couteau, on vit. *** Antoine Pacchioni.