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Rudnitsky Man Ray


Lettre signée de l'artiste

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Emmanuel Rudnitsky est né en 1890 à Philadelphie (Etats-Unis). Il exercera différents métiers tout en prenant des cours de dessin au Centre Ferrer de New York (1910-1911). C’est en 1911 qu’il prend le pseudonyme Man Ray. Il s’installe pour un temps dans une communauté d’artistes (New Jersey, 1913). Sa première exposition . . . . .

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15 Octobre 2005

- Ah l'histoire de cette litho ! Je vous avertis, je vais enfoncer le clou ? Elle rit longuement - Tous les artistes que j'avais contacté s'étaient montrés enthousiastes à mon idée de rendre un hommage à Miro pour ses 80 ans, il y avait Tapies, Chillida, Clavé, Calder, Lam ... J'avais pensé à Stockhausen pour écrire une musique spécialement pour lui qui serait intégrée au livre. Miro m'avait dit un jour qu'il adorait sa musique. Quelle folie ! Quand je suis allée voir Man Ray pour lui demander de me faire une lithographie pour mon livre « L'émerveillé merveilleux », il m'a montré une sorte d'objet extrêmement bizarre. Je lui ai dit : « Mais qu'est-ce que c'est que ça ? C'est un clou planté dans du bois ! ». Man Ray me dit : « Oui, oui, c'est un clou, parce que - il s'en souviendra d'ailleurs Miro - quand je suis venu en France pour la première fois, il était pauvre comme Job, il n'avait absolument rien et moi, il faut le dire, encore moins que rien, et j'ai débarqué chez lui, il s'est occupé de moi et, un jour pour rire, une façon de plaisanter, il m'a donné une planche avec un vieux clou et il m'a dit : « Tiens, ça te portera bonheur ! » et voilà, pour ses quatre-vingt ans, j'ai dans l'idée de lui rendre sa planche et son clou rouillé ».



L'oeuvre de Man Ray -Ah ! « Miro » comme dans « miroir »- de 1973, sur fond de bois blond, est posée sur une table devant elle. - J'ai connu Man Ray dans la toute fin de sa vie puisque c'était au début de l'année 73. Je crois qu'il est mort trois ans plus tard si mes souvenirs sont bons. J'allais chez lui, il y avait, je me souviens, son jeu d'échec qui était magnifique. Il n'était pas toujours bien agréable, coupait souvent court à nos discussions. Il semblait un peu près de ses sous, exprimait souvent la peur d'être escroqué . . . J'avais souvent un sentiment étrange. Avait-il mal vieilli ? Ah moins que je ne lui déplaise, . . . ce qui ma foi est bien possible. Elle rit aux éclats, les yeux pétillent. *** Jeannine Quiquandon, Editrice, "Au Vent d'Arles".