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Folon

Cimaise « Folon, le voyageur »

Dix cimaises virtuelles en hommage à Folon, peintre, aquarelliste, affichiste, céramiste, cinéaste, sculpteur, illustrateur, décorateur de théâtre ou pour l’opéra, lissier. L’artiste belge, disparu en octobre 2005, avait tous les talents et surtout celui de nous offrir ses rêves colorés, sa créativité aux mille facettes ouvrant toujours la porte d’un pays imaginaire qui est aussi le nôtre. Pays de l’enfance ?

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INTRODUCTION

Les quelques éléments que nous vous proposons au fil de ces pages, montreront, nous l’espérons, un peu encore du monde si particulier qu’était celui de Folon, artiste éclectique à la renommée internationale. Il y aurait tant à regarder et à dire ! Nous tenons à remercier Madame Paola Folon-Ghiringhelli, son épouse, pour l’amitié qu’elle a eu à nous confier l’essentiel de ce qui est montré ici, photographies et documents originaux, parfois souvenirs personnels, pour sa gentillesse à nous autoriser à photographier librement la table de travail de l’artiste, laissée telle le jour où « Mikini » partit pour le long voyage de l’ailleurs.

Né en 1934 à Uccle, Jean-Michel Folon entame une formation d’architecte, mais abandonne ses études avant leur terme ; le jeune homme – il a 21 ans - quitte sa Belgique natale et s’installe en France. Il trouve asile dans un pavillon de jardinier à Bougival, à côté de Paris. Il y vivra dans un grand dénuement pendant près de cinq ans, consacrant l’essentiel de son temps au dessin. Quasiment personne ne s'intéresse à sa production jusqu'en 1960, mais l’homme est persévérant ! Folon propose alors ses croquis à différents magazines américains : Esquire, Horizon les publient, The New Yorker en fait plusieurs couvertures. Plus tard, toujours aux Etats-Unis, Times et Fortune lui commanderont des illustrations puis, en France, Le Nouvel Observateur et l'Express.

On lui reconnaît aussitôt une certaine filiation avec Saul Steinberg. Ses dessins, peu à peu, vont s’imposer. Son style qui deviendra célèbre se caractérise déjà par de larges dégradés à l'encre de couleur et l'utilisation récurrente de personnages au contour volontairement simplifié, personnages énigmatiques, en errance, personnages en apesanteur voyageant dans l’immensité de paysages désertés et silencieux ou, à contrario, dans d’écrasants labyrinthes de villes malades de leurs signalisations. Folon dessine le rêve, dessine le cauchemar, son public, de plus en plus nombreux, s’identifie à son homme volant ou marchant, homme souvent solitaire et qui semble égaré. Folon flèche des directions, les voyages du possible, les routes de l’espoir, celles de l’absurde et de la déconvenue. L’arbre est chargé de feuilles pleines de vie ou lèvent, dérisoires, ses branches où fleurissent des mains, des bouches, des yeux ou des coeurs. Il est indéniable de constater que son art est en phase parfaite avec les interrogations de la société des années 60 et 70. Ceci n’est pas le moindre des mérites de Folon ; cette qualité lui assurera bientôt un succès quasi-planétaire

L’artiste est un temps attiré par le cinéma et le métier d’acteur ; il participe, entre autres, au film Lily aime-moi de Maurice Dugowson auprès de Patrick Dewaere et Rufus (1975), et tient le rôle principal dans L’amour nu de Yannick Bellon à côté de Marlène Jobert (1981). Folon abandonnera cette voie, sans toutefois ne jamais s’éloigner du monde du septième art ; ainsi, il créera un très grand nombre d’affiches de films (pour Woody Allen, par exemple), réalisant en 1978 et en 1979 l’affiche du Festival de Cannes. Folon va également travailler pour la télévision ; sur une musique d’Ennio Morricone, il réalise, en 1971, le générique de l'émission Italiques, puis quatre ans plus tard, crée (en collaboration avec le compositeur Michel Colombier) le générique d'ouverture et de fermeture d’Antenne 2 (diffusé de 1975 à 1984), où, sur une musique pleine de mélancolie, ses personnages à chapeau et vêtus de manteaux planent dans un infini vaporeux d’arc-en-ciel.

L’année 1989 marque son succès . . . philatélique avec notamment la conception du logo des « Oiseaux » (trois oiseaux : Liberté, Egalité, Fraternité) qui seront le symbole de la commémoration du bicentenaire de la Révolution française reproduit sur de nombreux timbres et objets commémoratifs en France comme à l’étranger.

Folon aura aussi été un ardent défenseur des droits de l'homme, illustrant diverses campagnes au bénéfice d’Amnesty International, un homme profondément engagé pour différentes causes comme, par exemple, le handicap ou l’écologie.

Folon sera l’ami de grands artistes du XX° siècle et collaborera avec eux : Milton Glaser, l’icône du graphisme américain, le sculpteur César, Arman, Bottero, Adami, etc.

Une Fondation portant son nom est créée en 2000 près de Bruxelles (domaine Solvay à La Hulpe) ; ce magnifique lieu rassemble plusieurs centaines d’œuvres de l'artiste (aquarelles, peintures, sculptures, gravures, objets, affiches et illustrations).

« Qu'avons-nous fait d'autres que de donner vie à nos rêves d'enfant ? » dit un jour Frederico Fellini à propos de Folon.

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