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Indiens

Cimaise « Indiens d’Amérique du Nord et estampes »

Dix cimaises virtuelles pour vous présenter succinctement quelques aspects de l’imagerie publiée au XIX° siècle et jusqu’au milieu du XX° sur les indiens d’Amérique du Nord. De nombreuses lithographies, gravures, chromolithographies et autres estampes de reproduction furent éditées à partir du travail de voyageurs ou de peintres éclairés partis à la découverte de peuples alors méconnus, que d’aucun - au tout début - disait « sauvage ». Autant de témoignages pris sur le vif au cours d’aventures souvent hors du commun ou de regards curieux et conscient de vouloir partager une passion. Autant également de témoignages inventés, à l'aune du fantasme et de l'ignorance.

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INTRODUCTION

Bien que la petite exposition virtuelle que nous vous proposons ne soit pas directement rattachée à la spécialisation de notre galerie (essentiellement l’estampe des artistes de la période dite moderne du XX° siècle), nous avons souhaitez, entre autre et à travers elle, rendre un hommage à une période antérieure à l’art tel que nous le concevons aujourd’hui. Il s’agira ici pourtant d’estampes, de gravures, de lithographies en particulier. Le thème choisi (par la chance d’un accès facile à une très grande collection) est celui des indiens d’Amérique du Nord et des estampes qui leur ont été consacrées. Nos dix panneaux virtuels balayent des périodes et des chapitres bien différents de cette représentation.

Les quelques éléments que nous vous proposons au fil de ces pages vous feront découvrir un peu de l’imagerie qui montra les indiens d’Amérique du Nord tels qu’ils étaient ou tels que nous les imaginions, faisant des choix difficiles à travers l’abondante iconographie qui leur a été dédiée. Il y aurait tant à dire et à montrer ! Art du témoignage, témoignages sur une culture, une vie ou une couleur différente, sur une coutume surprenante, qui sont en train d’être détruites et dont il faut, d’une manière ou d’une autre, conserver les traces. Voyageurs, courageux, des artistes de ces temps pas si lointains, pinceaux et crayons à la main, s’y attachèrent avec passion. Viendra, plus tard, le temps de l’imagerie populaire, ou encore de ceux qui se donnèrent pour rôle de diffuser et de faire connaître cette culture.

Dans les six premiers panneaux, nous avons souhaité mettre en avant les travaux d’hommes remarquables à différents titres (l’abbé Emmanuel Domenech, George Catlin, Karl Bodmer, Thomas McKenney, John Wesley Powell et le « Bureau of American Ethnology », le photographe Frank A. Rinehart) ; tous verront leurs œuvres publiées afin d’atteindre un public populaire le plus large possible. Les panneaux suivants vous proposent et vous donnent à regarder d’autres aspects de l’« imagerie indienne » : Paul Coze et la découverte populaire française des indiens nord américains (panneau 7), les fantastiques portfolios publiés par les éditions Szwedzicki à . . . Nice entre 1928 et 1952 (panneau 8) et, pour finir, l’imagerie publicitaire et ses fameuses « chromos » produites pour l’essentiel à la fin du XIX° siècle et dans le premier quart du XX° (panneau 9). Craintifs ou admiratifs, en quête d’échange ou simplement voyeurs, les regards que nous avons portés sur les indiens du nord de l’Amérique évoluèrent au fil du temps. Des témoins et notamment des peintres, qui se considéraient personnellement parfois en charge d'une véritable mission, y contribuèrent de manière déterminante, s’acharnant à « capturer » pour notre propre richesse ce qui pouvait encore l’être.

S’il nous fallait encore imaginer les indiens (et souvent les juger par procuration) en lisant les récits des premiers voyageurs, quelle ne fut pas notre surprise ébahie lorsque nos yeux croisèrent enfin ceux d’un guerrier mandan - dont la tribu sera bientôt anéantie par la variole - (peint par Bodmer), ceux du sage Ma-to-toh-pa (ou « Quatre Ours » peint par Catlin), ceux de See-Quayah, inventeur de l'alphabet cherokee (voir Thomas McKenney) ou ceux à jamais irréductibles de Géronimo (photographié par Rinehart). Si les territoires situés au-delà de la « frontière » (ligne de partage entre le connu et l'inconnu) et ses habitants fascinent tant, c’est qu’il s’agit là d’un lieu primordial où s’affrontent nature et culture (y compris quand ce territoire est dans les yeux de celui qu'on regarde). Ces hommes rouges sont-ils à l’image de ce que nous étions ? Comment connaître la source première de nos âmes ? Aurons-nous peur d’approcher l’essence et la racine de l’être ? Mettre en cage et aux fers (cela se fera), tenir en laisse comme montreur d’ours (cela se fera), grimer la vérité sous un chapiteau de cirque (cela se fera), laisser vivre enfin toutes les libertés (cela se fera, selon la prédiction).

« Le Grand Esprit nous a donné une vaste terre pour y vivre et des bisons, des daims, des antilopes et autre gibier. Mais vous êtes venus et vous m’avez volé ma terre. Nous voulons vivre comme le faisaient nos pères et leurs pères avant eux, » a dit Tashunca-Uitco (Crazy Horse ou Cheval fou, guerrier-leader Lakota sioux)

« Quand tu te lèves le matin, remercie pour la lumière du jour, pour ta vie et ta force. Remercie pour la nourriture et le bonheur de vivre. Si tu ne vois pas de raison de remercier, la faute repose en toi-même, » a dit Tecumseh (« Étoile filante », c. 1768-1813), chef de la tribu des Shawnees.

Un dernier panneau ouvrira , succinctement, quelques pistes bibliographiques sur les différents chapitres brièvement abordés ici. La littérature en langue française sur les indiens d’Amérique du Nord est aujourd’hui abondante et chacun pourra y trouver mocassin à son pied. Bonne visite !

« Il vous faut comprendre que la paix ne sera pas possible entre les nations tant qu’on ne sera pas convaincu que la véritable paix se trouve au coeur même de l’âme humaine, » a dit Elan Noir (Black Elk, homme médecine des Sioux Oglalas).

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