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Asger Jorn - Cobra

Pannello n°5
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Cobra à plusieurs mains Les artistes CoBrA souhaitent le partage des connaissances, des techniques et des savoirs, ils désirent établir des ponts entre les différents arts comme entre les artistes venus de tous les pays avec, chacun, sa propre expérience et son propre vécu. C'est tout à fait naturellement et par philosophie commune qu'ils réaliseront de nombreuses oeuvres à plusieurs mains. Lyriques, les gestes font résonner ce qui prend corps, à fleur de toile, faisant exister le groupe. CoBra met en avant une forme d'expression spontanée donnant libre cours à l'instinct et se répondre l'un l'autre dans une dimension collective est une évidence. Pour eux, la création passe nécessairement par la revendication du corps et par l'affirmation des sens. Une attitude qui confère au motif un dessin appuyé, rapide, qui griffe la matière et cingle la surface. Ainsi, par ce désir profond d'un travail collectif, les artistes Cobra élaboreront de nombreuses oeuvres en commun, de la décoration murale de la maison des architectes à Bregnerod (été 1949) aux lithographies collectives (le principe des estampes à plusieurs mains perdureront encore longtemps - voir n° 7, 8, 9 et 10 du présent panneau), des « dessins-mots » ou « peintures-mots » aux toiles à quatre mains (au moins). Les expositions de Cobra sont d'ailleurs organisées non comme la juxtaposition de capacités individuelles, mais comme la manifestation d'un esprit qui excède chaque participant. Les tableaux collectifs seront souvent anonymes, car non signés ; c’est l’esprit de communautarisme que l'on retrouvera un peu plus tard dans l’international situationniste. Les membres de CoBrA reprennent souvent le principe de « modification », une sorte de « cadavre exquis » ; ainsi, par exemple, un travail de Richard Mortensen sera « modifié » par Jorn et Appel, puis « repris » par Constant, Corneille et Nyholm (« Cobra modification », 1949, Silkeborg Museum - voir n°3 du présent panneau). N'est-ce pas là dans leurs esprits un désir de rencontre de l'Autre, un don du moi oublié à la communauté?

Légende photo 1. Mot-tableau d'Asger Jorn et Christian Dotremont créé en 1948. « Une main qui n'existe pas rencontre (la nuit) une main qui va bientôt apparaître. Je lève, tu lèves, nous rêvons. Une bonne tache de gros temps sur une mer parfaite. ». C’est ici le symbole de la poésie qui « se lève » avec les artistes, elle rompt les liens avec la page typographiée du livre pour s’exposer sur la toile, libéré de « la dictature de l’imprimerie ». 2. Décoration murale de la Maison des architectes à l'occasion des rencontres de Bregnerod (mi-août/mi-septembre 1949). Ici, un travail de Carl-Henning Pedersen ; la porte a été peint par Klaus Jorn, fils d'Asger, alors âgé de sept ans. Appel, Constant, Corneille, Jorn, entre autres, participèrent à l'ensemble de cette décoration, aujourd'hui disparue. 3. « Cobra modification », 1949, Richard Mortensen, Jorn, Appel, Constant, Corneille et Nyholm, Silkeborg Museum. 4. « Improvisation », gouache et aquarelle sur vingt-huit feuillets de Christian Dotremont et Corneille, 1949. Collection particulière. 5. Fac-similé de « Les transformations », gouache sur feuilles de papier teinté. Oeuvre ici montré partiellement. Collection particulière. 6. « Ici la chevelure des choses coiffée avec un doigt d'eau », huile sur carton de Christian Dotremont et Asger Jorn, 1948. 7. « Duo pour pinceau et crayon », sérigraphie d'après une peinture-mot. Estampe faisant partie d'un recueil collectif publié en 1982.
8. « Brassée sismographique », lithographie et logogramme central de Pierre Alechinsky et Christian Dotremont, 1972.
9. « Eté indien en septembre », lithographie et gravure à l'eau-forte de Pierre Alechinsky et Carl-Henning Pedersen, 1993.
10. « L'imaginerfs contre l'imaginouille », bois gravé, une des estampes d'après des dessins de Mogens Balle et des slogans de Christian Dotremont faisant partie de la suite « L'imagitatrice », publiée en 1969.
11. Timbre belge émis en 1996 en hommage au poète Christian Dotremont (1922-1979). « La vraie poésie est celle où l’écriture a son mot à dire. La vraie poésie est aussi celle qui va hors de moi pour nous revenir, et ne passe par le rabot du langage que pour nous coucher, elle et moi, dans les copeaux légers de notre amour. »

I vecchi pannelli...