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Atelier Lacourière & Frélaut

Pannello n°4
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Les artistes I : Chagall, Picasso, Masson Si préalablement à cette date, entre 1922 et 1955, Marc Chagall fit tirer ses gravures essentiellement par Louis Fort et Paul Haasen, c'est à partir de 1958 que l'atelier Lacourière, principalement, imprimera pour l'artiste, « De mauvais Sujets » (Kornfeld n°106 à 115), une suite de 10 eaux-fortes en couleurs, étant la première de nombreuses réalisations communes. Aimé Maeght ou Gérald Cramer, éditeurs de nombreuses gravures et livres illustrés de Chagall (et de monotypes, en ce qui concerne l'éditeur de Genève), travailleront auprès de l'atelier Lacourière et de son successeur, Jacques Frélaut. C'est à partir de 1961, lorsque Chagall fit installer une presse dans sa propriété de Vence, que Jacques Frélaut accepta avec bonheur de mettre à son service toute sa science de maître-imprimeur. Très souvent, ce dernier « descendra » à Saint-Paul de Vence pour procéder au tirage d'épreuves d'essai directement chez l'artiste. A l'une de ses occasions, Gérald Cramer tiendra un journal qui rend bien l'atmosphère de ces jours d'intense activité, atmosphère souvent tendue et difficile - « le ciel est devenu gris-noir » écrit-il le 7 décembre 1978 - mais aussi de création joyeuse.
Ce qu'il aperçoit par la porte, largement ouverte, l'intrigue et l'attire. C'est en 1930 que Picasso, passant par la rue Foyatier, va « rencontrer » pour la première fois l'atelier Lacourière. Une très étroite collaboration, faite d'une indéniable complicité et d'amitié, va rapidement naître. Roger Lacourière, en 1933, initiera Picasso au burin et à l'aquatinte au sucre. L'artiste entrainera l'éditeur Ambroise Vollard dans l'atelier, y gravera, entre autres, pour l'éditeur suisse Albert Skira. Leurs liens perdureront de manière heureuse plusieurs décennies. Picasso, appréciera à ce point le métier des artisans de Lacourière qu'il demandera à Jacques Frélaut de descendre l'assister à Cannes quand il fait de la gravure.
Si préalablement à cette date, entre 1931 et 1942, André Masson fit réaliser huit gravures chez différents imprimeurs (Charlot Frères, La Tradition, puis l'Atelier 17 de New York), c'est à partir de 1946 que l'artiste collaborera avec l'atelier Lacourière, « Sisyphe » (Passeron n°9) étant la première de plusieurs gravures imprimées par l'atelier pour des éditions de la Galerie Louise Leiris. Jacques Frélaut, ayant succédé à Lacourière, imprimera ses cuivres jusqu'en 1958, avant qu'André Masson, à partir de 1959, ne travaille avec l'atelier des Frères Crommelynck.

Légende photo 1. Marc Chagall au travail dans l'atelier en 1958. On aperçoit les escalier de la rue Foyatier par la fenêtre. Si beaucoup des gravures réalisées par les artistes se font avec les outils de l'atelier, Chagall, lui, a l'habitude de graver en apportant ses outils personnels. 2. Jacques Frélaut travaillant sur une planche à l'aquatinte de Chagall. 3. Jacques Frélaut présentant le cuivre pour « Le Réveil » à Vence en 1965 (Photo G. Cramer). 4. Un des 24 bois gravés pour l'illustration de « Poèmes ». Ed. Gérald Cramer, 1968. Ill. : 32 x 25 cm / Feuille : 37 x 28,5 cm 5. Jacques Frélaut et Picasso examinant une épreuve dans l'atelier. 6. Gravure originale, aquatinte au sucre, non signée, planche XXVI de l'ouvrage « La Tauromaquia o arte de torear » de José Delgado dit Pepe Lilio, édité en 1959 par « Ediciones de la Cometa » (Gustavo Gilli), Barcelone. Ill. : 29,9 x 19,9 cm / Feuille : 50,2 x 34,5 cm. Références : B. Baer Vol. IV n°996, Block Vol. I n°976. 263 épreuves non signées pour l'ouvrage + 14 épreuves signées. Il s'agit ici de l'une des 26 gravures au sucre (+ une eau-forte en couverture) pour l'illustration de l'ouvrage. 7. Roger Lacouriere et André Masson (1896-1968) pendant le tirage des planches des « Conquérants » en 1949. André Masson est un habitué des ateliers. Passionné des techniques, l'artiste passe des journées à surveiller lui-même ses essais.
8. Dans les années 50, le voici soufflant de l'eau sucrée sur des plaques de cuivre, manière bien personnelle d'exécuter une eau-forte.
9. André Masson en train de graver sa plaque de cuivre à l'Atelier Lacourière-Frélaut, en 1958.
10. Roger Lacourière réalisa des gravures d'interprétation pour André Masson. Ici, « Tortue d'eau », circa 1970. Gravure en couleurs réalisée par Roger Lacourière d'après une toile d'André Masson, signée au crayon par l'artiste. Tampon sec de l'imprimeur. 100 épreuves signées sur Arches. Ill. : 38 x 48 cm / Feuille : 50,5 x 65,5 cm
11. Une des 10 gravures à l'eau-forte en relief et à l'aquatinte pour illustrer « Les Hain-Teny », poèmes malgaches traduits par Jean Paulhan. Ed. Les Bibliophiles de l'Union Française en 1956. Près des bacs à acide, on pense à la technique de Masson pour les illustrations de cet ouvrage, recueil de joutes de proverbes que les Malgaches se lancent à la tête - comme, dans le potlach, les indiens à coups de couvertures - afin de trancher leurs rivalité amoureuses. Pour ces textes agressifs, l'artiste a voulu des gravures violentes, profondément mordues à l'acide. Envoûté, l'oeil rivé sur le bain où plongeaient ses cuivres, il passa là des journées entières à surveiller cette alchimie cruelle, à s'émerveiller de ce qu'il appelait la « convulsion du métal ».
12. « Acteurs Chinois », aquatinte originale d'André Masson, 1955. L'artiste porte, dans les années 50, un grand intérêt à l'idéogramme, l'instant où l'écriture et l'image fusionnent donnant autant à voir qu'à comprendre.

I vecchi pannelli...