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Les Pensées de Pascal, Albert Gleizes, Jacques Klein

Pannello n°1
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Jacques Klein et les Editions de la Cigogne Jacques Klein est né le 16 juillet 1897 à Szamosujvar, petite ville près de Dej dans la Transylvanie de l'empire austro-hongrois. Quatrième des sept enfants d'une famille juive modeste, pieuse et très unie, le jeune homme apprend en autodidacte la gravure. Cédant à ses idéaux, il s'engage en 1919 aux côtés des révolutionnaires menés par Bela Kun. Suite à l'échec et à la répression de cette tentative révolutionnaire, il est arrêté, puis est amené à s'exiler. En 1924, il choisit de s'établir en France. Il côtoie le milieu des réfugiés hongrois, et rencontre des artistes à Montmartre, entre autres le peintre Lazlo Barta (qui sera par la suite l'illustrateur de plusieurs de ses ouvrages). Il y fait la connaissance du graveur en taille douce Edmond Rigal, établi à Fontenay aux Roses et y domicilie sa maison d'édition (19, rue Guérard), créant les Editions de la Cigogne "firme spécialisée dans la fabrication et la vente des livres illustrés", comme le précisent nombreux documents administratifs d’époque. En 1932, Jacques Klein publie son premier livre illustré (des poèmes de Villon, illustrés par Barta), qui sera suivi d'autres ouvrages. A citer : "Lysistrata" d'Aristophane, "Gargantua" de Rabelais en 1934, "le Cantique des cantiques "(texte poétique écrit à la "bien-aimée", extrait de la Bible) en 1936, puis "Inferno" ("l'Enfer") de Dante en 1938 (publié en italien pour rester totalement fidèle au texte). La seconde guerre mondiale se rapproche et, par touches successives, le ciel de l'Europe s'assombrit. Les évènements que l'on sait se précipitant, Jacques Klein parvient à rejoindre la zone non occupée et à s'embarquer à Bayonne, avec sa fiancée. C'est au Maroc, à Casablanca, que le couple accoste le 6 juillet 1940, et que Jacques Klein se marie avec Henriette Le Layec le 30 juillet. L’aventure des Editions de la Cigogne va donc se poursuivre au Maroc. La parution des nouveaux livres qui vont, au fil des ans, être édités, se fait grâce à la liaison constante avec Edmond Rigal et son fils Jacques, l'imprimeur Pierre Bricage, les clients bibliophiles, et les autres "protagonistes", pressentis par Jacques Klein, artistes, illustrateurs.... Parmi eux : les peintres Albert Marquet, auquel l'éditeur demande de représenter les paysages et bords de mer de l'Algérie, pour illustrer "les Sites et Mirages" (texte de Henri Bosco), et Albert Gleizes, qui lui semblait être le plus à même pour illustrer les "Pensées" de Pascal (ce livre, sujet de notre « Cimaises », sera exposé et couvert d'éloges lors de la biennale de Venise en 1950). Dans chacune de ses entreprises, Jacques Klein s'efforcera de respecter une grande unité entre les textes et leurs illustrations. Encore en pleine force de l'âge, Jacques Klein disparaîtra le 1er janvier 1955, moins de 2 ans après la disparition d’Albert Gleizes. A son décès, Jacques Klein sera salué par la plupart des journaux d'art de l'époque, en tant que grand éditeur, professionnel très exigeant qui ne transigea jamais avec la conception très élevé qu’il avait du livre d'art.

Légende photo 1. Livret militaire roumain de simple soldat (matricule 107) de Jacob Klein (qui prendra plus tard le prénom de Jacques). Le document porte la date 1919.
2. Photographie originale de Jacques Klein et de son épouse, Henriette. Photographie, circa 1940, prise chez S. P. Paul, photographe à Casa(blanca).
3. Catalogue de vente, années 50, des Editions de la Cigogne, Casablanca. Livres de bibliophilie, Livres sur les Beaux-Arts. On y découvre, outre les Pensées de Pascal illustré par Albert Gleizes, 4 ouvrages – dont trois de Prosper Mérimée ("Djoumane", "Colomba" et "Carmen") et « L’enfer » de Dante - illustrés par Laszlo Barta*1 (Voir panneau 3 n° 2), « Sites et Mirages » de Henri Bosco illustré de 24 aquarelles et 23 dessins d’Albert Marquet, « Pages marocaines » de Henri Bosco avec 40 gouaches de Louis Riou, « Ferronneries d’Espagne » et « Ferronneries du Maroc » de P. F. Bailly illustré chacun de planches représentant plus de 200 motifs ou encore « Ecoute, Israël » d’Edmond Fleg illustré d’eaux-fortes de S. Landau. *1 : Peintre-graveur d’origine hongroise, Laszlo Barta (1902-1961) qui vint s’installer en France (St Tropez) dans les années 30, participa au Salon d’Automne de Paris (de 1927 à 1938), rejoindra le Maroc au début des années 40. Ami de Jacques Klein, Barta illustra « Inferno » de Dante Alighier (55 eaux-fortes), « Colomba » et « Carmen » de Prosper Mérimée (52 eaux-fortes pour le premier et 41 gouaches originales pour le second). 4. « Déclaration à l’entrée du territoire de la zone française du Maroc » et cachet du bureau des douanes de Casablanca en date du 6 juillet 1940.
5. Timbres fiscaux roumains sur le document officiel du consulat de Roumanie de Paris établissant la nationalité roumaine de Jacob Klein, Document daté du 28 août 1936. Jacques Klein y déclare la profession d’artiste graveur.
6. « Carte de circulation temporaire » de Jacob Klein établie le 24 novembre 1939 par la Préfecture de Paris et validée par la Gendarmerie de la capitale. Ce document fixe les limites de circulation de l’intéressé qui habite alors au 10 de la rue Vaugirard à Paris (6°). Jacques Klein cherche à s’engager dans l’armée française mais se heurte à un refus à cause de son âge. Jacob Klein a désormais le désir de départ !
7. Photographie de Jacques Klein en avril 1933 (certainement à Annecy)
8. Etabli le 7 juillet 1940 (Jacques Klein est arrivé au Maroc la veille), ce document est remis à l’intéressé par « la commission de criblage » ; il porte le n°152. En voici la retranscription : M. Klein Jacob, réfugié roumain est autorisé à circuler dans Casablanca.
9. Photographie de Jacob Klein et de Laszlo Barta (voir entrée n°3 et panneau 3 n° 2 et la note *1), son ami, dans le sud algérien en 1929.
10. Photographie de Jacob Klein en janvier 1927 (Côte d’Azur ?)
11. Carte de Jacob Klein pour le « Recensement des Juifs (Année 1941) » établie par les services municipaux de Casablanca en date du 6 novembre 1941.
12. Photographie de Jacob Klein en avril 1934 (Strasbourg)

I vecchi pannelli...